Un mouvement de grève reconductible a été voté ce 3 septembre par un collectif d'étudiants de l'Institut national des sciences (INSA) Blois. Ils rejoignent certains enseignants de l'école d'ingénieurs, qui protestent contre le maintien en poste du directeur de l'établissement, accusé de harcèlement.
Le bras de fer continue au sein de l'INSA de Blois. Ce 3 septembre, les étudiants réunis en assemblée générale ont décidé d'emboîter le pas aux enseignants du département "école de la nature et du paysage" (ENP) en décidant d'une grève "reconductible jusqu'à nouvel ordre" en soutien à la directrice du département, Lolita Voisin.
Un conflit débuté en mars
Depuis le mois de mars, cette dernière accuse en effet le directeur de l'établissement, Nicolas Gascoin, de harcèlement moral et sexuel. Une enquête administrative a été ouverte à ce sujet peu de temps après son signalement, et une information judiciaire a également été ouverte après son dépôt de plainte en juillet dernier. Nicolas Gascoin, lui, est resté en poste, et préparerait également le dépôt d'une plainte pour dénonciation calomnieuse.
Dès lundi 6 septembre, les étudiants occuperont le département de l'ENP et prévoient d'organiser une marche en début de semaine à Blois pour expliquer leur action. "On est très inquiets de la façon dont sont gérées les choses dans notre école", déplore Jeanne Pyskir, une des étudiantes grévistes. "C'est choquant d'en arriver là et que la personne mise en cause reste en poste pendant l'enquête. Si les faits sont avérés, c'est indécent qu'on puisse rester en charge pendant tout ce temps."
Plusieurs signalements à l'encontre de la direction
Lolita Voisin n'est d'ailleurs pas la seule à avoir signalé des faits anormaux au sein de l'équipe de direction. En juin 2020, la démission d'Émilienne Baneth du poste de directrice des relations internationales est déjà liée à une dégradation des conditions de travail. En janvier 2021, Lolita Voisin est une première fois mise en arrêt maladie, suite au harcèlement moral et sexuel dont elle accuse le directeur de l'établissement.
Après sa démission et son dépôt de plainte, c'est au tour de Laure Carrias, responsable du service des relations internationales, d'être mis en arrêt, là encore en rapport selon les enseignants avec un harcèlement moral de la part de la direction, notamment Nicolas Gascoin et le nouveau directeur des relation internationales, Roger Serra.
La grève durera "tant que le ministère n'a pas donné de réponse", insistent les étudiants.