Le château royal de Blois raconte l’histoire de France, mais aussi l’histoire de la ville de Blois. Transformé en caserne après la révolution, il est depuis une propriété municipale. La ville est donc en charge de la préservation de ce joyau des châteaux de la Loire. Cela passe par d’importants travaux, le son et lumière, la gestion d’immenses réserves et les jardins.
Le château royal de Blois a la particularité de présenter aux visiteurs plusieurs époques de construction, du Moyen Âge au 17ème siècle. Un enchevêtrement d’architecture médiévale, gothique ou renaissance particulièrement visible dans les charpentes. Rarement accessible au public, l’enchevêtrement des poutres raconte pourtant l’architecture utilisée au fil des siècles.
De la même époque que la cathédrale Notre Dame de Paris, l’ossature bois dite en forme de "coque de bateau renversée" au-dessus de la salle des états généraux, est un joyau des savoirs faire du XIIème siècle. Un lieu particulièrement surveillé malgré l’absence du public. La destruction par le feu de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris a renforcé la vigilance des services de lutte contre l’incendie.
Une balade dans les combles du château raconte l’histoire de nos ancêtres bâtisseurs. Aujourd’hui, ce dédale de poutres et de chevrons offre un voyage sur les techniques architecturales à travers les siècles.
Le son et lumière, une tradition de 30 ans
Dans les années 90, sous la houlette du maire de l’époque, Jack Lang, un son et lumière a permis l’animation du château en soirée. Quand la journée est finie, que les grilles se ferment, chaque soir d’été, des techniciens s’affairent pour installer vidéoprojecteurs (28) et haut-parleurs (13).
Pour que la magie commence, en coulisse, 3 techniciens s’affairent dans une minuscule régie au 5éme étage du château.
À la nuit tombée, les portes du château s’ouvrent pour laisser entrer des visiteurs nocturnes (65.000 visiteurs par an). Modernisé en 2018, le "mapping" met en scène l’histoire, en image, avec comme support les 4 façades de l’intérieur du château. Des projections d’images qui animent l’architecture du lieu de manière ludique. À noter que si les techniques et les images ont été modernisées, les visiteurs du soir entendent toujours la bande-son de 1992 avec les textes d’Alain Decaux.
Le jardin disparu
C’est grâce à un parchemin du XVIéme siècle que l’on connaît l’existence du jardin disparu du château de Blois. Encore un peu d’inspiration médiévale, déjà dans le style italien de la renaissance, ces jardins d’une superficie de 6 hectares étaient un élément indispensable au bon fonctionnement de la cour des rois Louis XII et François 1er.
De ces magnifiques jardins, ils ne restent aujourd’hui que quelques espaces verts de la ville de Blois à proximité du château. Par contre, grâce aux reconstitutions en 3D, à travers l’Histopad mis en place pour les visites du monument royal, une promenade virtuelle redonne la luxuriance des jardins du temps des rois (Louis XII, François 1er). Une volonté de remettre la thématique des jardins au cœur du château royal de Blois a abouti à la création d’une terrasse végétalisée côté Loire, entre le rempart et l’aile Gaston d’Orléans. La terrasse des fois a été végétalisée en 1990 en hommage à Catherine de Médicis et Gaston d’Orléans.
En reconstitution ou en virtuel, le château royal de Blois cultive ses jardins disparus
Le château musée
D’abord forteresse médiévale, puis château royal, caserne militaire et enfin monument municipal, le château de Blois en 1850 est devenu musée. Un statut qui explique la présence dans les immenses pièces du château de 35.000 objets, issus essentiellement de legs. Meubles, tableaux, sculptures, monnaies et costumes s’entassent dans les immenses pièces du château de Blois interdites à la visite.
Une infime partie de ces collections est utilisée pour décorer les salles d’exposition qui constituent la visite. C’est ainsi que 2500 costumes connaissent actuellement un reconditionnement. Gilets, robes, vestes, accessoires vestimentaires portés par de grandes familles blésoises du XVIIIe au XXe siècle souffrent d’être entassés dans des cartons. Pour assurer leur conservation comme archive, une étudiante en histoire de l’art est chargée de les déplier, les inspecter et les reconditionner pour les siècles futurs. Référencée et photographiée, puis mise en ligne sur Internet, la mode blésoise à travers les siècles sera disponible pour les chercheurs du futur.