Malgré quelques annulations et un tourisme asiatique en baisse, les châteaux de Centre-Val de Loire souffrent peu de l’épidémie de coronavirus.
Ici et là, le long des châteaux de la Loire, le coronavirus rode. On en parle, alors même que deux premiers cas ont été signalés dans la région Centre-Val de Loire, et on constate, surtout. "On ne voit plus trop de touristes asiatiques, ni même les Italiens et leurs camping-cars", observe André Joly, maire de Chambord (Loir-et-Cher).
"Le tourisme chinois s’est un peu arrêté", ajoute Frédéric Bouilleux, directeur-général adjoint du Domaine de Chambord. Inquiétant ? "On sent un mouvement de ralentissement, mais ce n’est pas brutal. L’impact est sensible, mais limité." Et trop récent pour constater de réelles pertes financières.
Les allées du château peu garnies, les restaurants un peu vides… L'observation découle autant de l’épidémie de coronavirus que de la grisaille du mois de février, pas une période "très touristique" dit l’édile de Chambord. "A fin février, notre fréquentation est légèrement supérieure à celle de l’an dernier, même avec la baisse du nombre d’étrangers", complète Frédéric Bouilleux, qui a commencé à noter quelques annulations de groupes.
Moins d’étrangers, plus de Français
En février, le château de Chambord a accueilli "quelques dizaines, voire une centaine" de touristes chinois. Une broutille pour le domaine, qui accueille entre plus d'un million de visiteurs à l'année, dont 25 à 30 000 Chinois.
Au Château de Chenonceau, dans l'Indre-et-Loire, l’épidémie a même eu des conséquences positives. La baisse de fréquentation des étrangers est compensée par l’afflux plus important de touristes français. "On est impactés dans le bon sens en fait, les Parisiens se disent qu’ils ne vont pas aller loin", explique Caroline Darrasse, directrice de la communication et des relations presse. En plus des quelques annulations, dont "deux groupes scolaires d’Italie", toutes les politiques de promotion dans les pays asiatiques ont été décalées.
"On ne verse pas dans la psychose"
La suite, en revanche, s’annonce plus incertaine en fonction de l’évolution de l’épidémie. "On ne se projette pas sur l’été. Pour l’instant, on n’a pas de défections." Ce qui n’empêche pas le Château de Chenonceau de prendre ses dispositions : du gel hydroalcoolique "pour rassurer les visiteurs", des mesures d’hygiène accentuées et un personnel sensibilisé. "Mais on ne verse pas dans la psychose, et on espère que ça sera fini en mai", glisse Caroline Darrasse.
À Chambord aussi, on attend, non sans une pointe de crainte. "Si tout est fermé et que personne ne bouge, évidemment que ce ne sera pas sans conséquences", lance le directeur-général adjoint du Domaine. D’ici là, tout le monde sera "prudent et attentif".