Conséquence directe de la hausse des températures, la fraise est la star du mois de mai. Plus abondante et moins chère, elle met aussi en difficulté les professionnels du secteur, au bord de la crise de surproduction.
Les fraises ont mûri plus vite et foisonnent sur les étals en ce mois de mai. Si la baisse des prix est une bonne nouvelle pour les consommateurs, du côté des producteurs on tire déjà la langue.
Des températures estivales au mois de mai
A Mont-près-Chambord, la course contre la montre a débuté sur l'exploitation de Frédéric Ozog. Le souci, explique l'agriculteur, vient des températures, déjà estivales "On a des températures dignes d'un mois d'août, qui accélèrent la maturité des fruits. On a beaucoup de mal de cueillir les fraises à temps."
Conjuguée au manque chronique de personnel, cette accélération de la maturité des fraises contraint les producteurs à les récolter le plus vite possible, au risque qu'elle pourrissent avant de pouvoir être réfrigérées. Et dans le même temps, l'abondance du produit fait chuter les prix.
"On se lève tôt pour pas grand-chose"
Les lots de fraise déjà récoltés, "trop avancés, trop mûrs", sont plus difficiles à conserver, et s'écoulent donc moins cher qu'en temps normal, déplore Éric Gouard, également dirigeant d'une exploitation dans le Loir-et-Cher. Cela vaut en particulier pour les fraises rondes, le cours de la gariguette s'étant déjà un peu redressé. "On se lève tôt, des fois, pour pas grand-chose."
Selon Michel Piquet, vice-président de l'association nationale de producteurs Fraises de France, "il nous manque 20 à 25% du prix de vente. C'est énorme, c'est notre marge !" Seule solution pour ne pas "brader" le produit : "il faut que les consommateurs soient présents. Tant que le produit est acheté, ça donne la possibilité de se défendre."
Malgré cette récolte bien en avance, les producteurs sont au moins certains d'une chose : il n'y aura pas de pénurie dans les semaines à venir.