"J'ai déjà abandonné l'arrosage de mes blés et de mes céréales" : dans le Loir-et-Cher, les agriculteurs face aux mesures de restrictions d'eau

La préfecture du Loir-et-Cher a declenché le niveau d'alerte pour quatre bassins du département en raison de la sécheresse. Pour les agriculteurs, les premiers bilans ne présagent rien de bon.

Vingt-cinq ans que Gilles Leroux est agriculteur à Veuves, à vingt kilomètres au sud-ouest de Blois. Ca ne lui a pas échappé : il fait face depuis plusieurs années à des sécheresses de plus en plus précoces, à tel point que la préfecture du Loir-et-Cher a dû déclencher ce 24 mai le niveau d'alerte pour quatre bassins versants de la Loire : l'Aigre, les Mauves, la Brenne et la Masse. 

J'arrose à partir de la Cisse donc je ne suis pas encore concerné, mais je pense qu'à partir de la semaine prochaine on va avoir des restrictions. Même si on peut arroser, on voit le niveau de la rivière baisser.

Gilles Leroux, agriculteur

Dans son exploitation de 260 hectares, où il se qualifie de "multi-fonctions", il fait des céréales, "un peu d'élevage", des cornichons et des asperges. "J'ai fait des plantations d'orge de printemps en avril : elles n'ont pas eu une seule goutte de pluie. J'ai déjà abandonné l'arrosage de mes blés et de mes céréales pour consacrer l'eau aux cultures légumières". Des cultures plus importantes en raison de la repousse des asperges à cette période de l'année. Pour les maintenir, il envisage même de renoncer à ses plantations de cornichons.

La pluie après le beau temps ?

Bien que conscient qu'il s'agit là de l'une des conséquences directes du dérèglement climatique, Gilles Leroux ne s'attendait pas à ce qu'il pleuve aussi peu en ce mois de mai et que la sécheresse soit si précoce. "L'année dernière à la même époque, on avait déjà 60 mL d'eau. On attend toujours un petit passage de 15-20 mL d'eau, qui permet de résister aux premières sécheresses, mais là la semaine dernière on n'en a eu que 8..."

On va peut-être faire 40% à 50% de moins de rendement par rapport à l'an dernier. Y'a un tiers des céréales où ça va être catastrophique"

Gilles Leroux, agriculteur

Face à cette situation, l'agriculteur est désemparé. "On a aucune arme : on va vivre ça avec de l'inquiétude. Je pense pas pouvoir relancer ma trésorerie". Il a toutefois connaissances des solutions existantes face à ces épisodes de sécheresse : le stockage de l'eau, à l'aide de cuve ou de citerne. "Mais on a pas les autorisations nécessaires, et puis c'est un gros financement !"

En ce sens, le président de la FNSEA Centre-Val de Loire, Florent Leprêtre, appelle les pouvoirs publics à autoriser les agriculteurs à se munir de bassines au sein de leurs exploitations. En attendant, il assure que "la semaine prochaine, nous bénéficierons d'une période pluvieuse avec un peu de soleil". Reste à savoir si cela sera suffiant.

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