Alors que le syndicat CGT Pétrole appelle à la grève ce jeudi 19 janvier pour dénoncer la réforme des retraites, les automobilistes affluent dans les stations-services par crainte d'une nouvelle pénurie. Le Loir-et-Cher est un peu plus touché par ce phénomène que le reste de la région.
Les automobilistes ne tiennent visiblement pas à revivre les mêmes galères qu'en octobre dernier. Ebranlés par la grève des raffineries qui avait duré un mois et provoqué une pénurie de carburants inédite en France, ils se précipitent de nouveau vers les pompes depuis un nouvel appel à la grève de la CGT Pétrole lancé vendredi 13 janvier pour protester contre la réforme des retraites.
Selon l'AFP, 3,75% des stations-services françaises étaient à court d'essence ou de gazole ce lundi 16 janvier. Frédéric Plan, le délégué général de la Fédération française des Combustibles, carburants et chauffage (FF3C) constate que, depuis le week-end dernier, certaines stations sont confrontées à un "phénomène de surremplissage partiel": des automobilistes "remplissent leur réservoir sans forcément le consommer".
Frédéric Plan observe une "augmentation des volumes de certaines stations de l'ordre de 5 à 20%", ce qui "semble témoigner de l'inquiétude de certains consommateurs". Or, "le consommateur peut contribuer lui-même à créer un peu de tension" et donc d'éventuelles pénuries. "Si vous allez tous faire le plein demain matin, on ne pourra pas suivre", approuvait ce lundi sur franceinfo Olivier Gantois, porte-parole de l'industrie pétrolière, à l'attention des automobilistes.
Le Loir-et-Cher légèrement en tension
Les deux départements les plus touchés par ces affluences sont les Yvelines et le Pas-de-Calais mais on observe également des ruptures partielles en Mayenne, dans l'Essonne et dans le Loir-et-Cher où les pénuries de carburant affectent entre 10 et 11% des stations. "On est déjà pris d'assaut depuis septembre avec la remise de 30 centimes", explique la gérante d'une station-service Total à Blois. Mais même depuis la fin de la ristourne, force est de constater que, ces derniers jours, les pompes continuent d'être siphonnées. "Je n'ai plus de gasoil et bientôt plus d'essence", explique-t-elle.
Même constat dans la station d'un supermarché de la Chaussée-Saint-Victor : "La fréquentation est plus importante, on le voit sur le chiffre d'affaires depuis vendredi dernier". Mais rien de bien alarmant selon la responsable d'accueil du supermarché: "On en vend d'avantage, mais on arrive à être livrés".
La carte des stocks en temps réel ci-dessous:
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, s'est voulue rassurante ce vendredi sur franceinfo. Elle écarte un scénario tel que celui qui avait conduit à des pénuries de carburants en octobre. "On n'est pas du tout dans la situation que nous avons connue à l'automne dernier", selon la ministre. "Les stocks existent, ils ont été reconstitués depuis le mouvement de l'automne". Le délégué FF3C Frédéric Plan, affirme également qu'il n'y "a pas de prévision de difficultés logistiques" dans les stations-service pour l'instant et appelle donc les automobilistes à ne pas se ruer dans les stations par précaution.
Avec l'AFP
