Le 24 septembre, le débat sur la loi bioéthique s'est ouvert à l'Assemblée nationale. Au deuxième jour, le député centriste Pascal Brindeau s’est fait remarquer dans l'hémicycle et pas de la meilleure manière. Ses propos ont soulevé un tollé.
"Est-ce que cette ouverture de la PMA est une disposition d'égalité ?" s'interroge Pascal Brindeau, député UDI du Loir-et-Cher, en préambule de son intervention à l'Assemblée nationale mercredi. "En réalité non, parce que, y compris les couples hétérosexuels, ne sont pas égaux devant la procréation, poursuit-il. Nous le voyons bien puisque parfois il faut recourir à des techniques d'assistance médicale. Et qu'évidemment, l'orientation sexuelle qui est un choix..." Pascal Brindeau est alors immédiatement interrompu. Ses propos provoquent l'émoi des députés dans l'hémicycle. Il reprend la parole :
"Je ne comprends pas bien l'énervement du groupe En marche, s'étonne le centriste, puisqu'il ne s'agit pas de remettre en question ces orientations sexuelles mais de faire un constat."En tout cas, (l'orientation sexuelle) n'est pas un déterminisme de naissance et toutes les études l'ont montré.
Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir également en dehors de l'hémicycle. "D'ailleurs ce monsieur a décidé un jour en ce levant le matin de devenir hétérosexuel", a par exemple ironisé un twitto. "Ce genre de réflexion, saillie, d’un autre temps participe grandement à l’augmentation constante des actes homophobes en France. Repensez à vos propos, leur portée et leurs conséquences la prochaine fois qu’il y aura une agression de LGBT" a réagit un autre internaute sur Twitter .
"Ces gens là légifèrent sur nos vies ?" s’est interrogé l’animateur de télévision ouvertement gay Christophe Beaugrand, ajoutant, "on touche le fond".
Dans un communiqué envoyé aux médias, Pascal Brindeau a expliqué les raisons de son opposition au projet de loi. "Cette extension de la PMA fait d’un dispositif thérapeutique visant à pallier une infertilité de nature pathologique avérée ou supposée, un instrument social d’assistance au désir de parentalité. C’est la volonté d’une femme, ou d’un couple de femme qui « fait famille » en totald éconnexion avec le fait biologique. Nous sommes là dans la reconnaissance d’un « droit à l’enfant » qui ne me semble pas correspondre à l’éthique à la française." explique-t-il.D'ailleurs ce monsieur a décidé un jour en ce levant le matin de devenir hétérosexuel https://t.co/NccpWEj5OR
— Victor Laby (@VictorLaby_) September 25, 2019
"En outre puisque c’est la volonté et le projet parental qui crée le droit comment pourrons-nous demain refuser à deux hommes ce même désir, ce même projet de parentalité, avec comme conséquence l’instauration de la GPA qui est aux antipodes des valeurs qui fondent les lois bioéthiques depuis 1993" argumente le député du Loir et Cher, reprennant ainsi le discours d'une partie de la droite et l'extrême droite.
Sur cette question de la GPA, la ministre de la justice Nicole Belloubet et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont souligné qu'une ouverture de la PMA n'aurait pas de conséquences sur la Gestation pour autrui (autrement dit via mère porteuse), une démarche aujourd'hui interdite en France. Estimée "hors sujet", la GPA ne figure d'ailleurs pas dans le projet de loi de bioéthique.