Salariés de Boiron dans le Loir-et-Cher : "Après la colère, on est dans l'angoisse de savoir ce qu'on va devenir "

L’annonce du déremboursement des médicaments homéopathiques en juillet 2019 avait sonné le tocsin. L’absence de repreneur du site de Boiron à Montrichard dans le Loir-et-Cher, résonne comme le coup de grâce. Les 64 salariés vont se retrouver sur le carreau à la fin de l’année.

Lucide et inquiète mais pas résignée. Christelle Landerouin, 50 ans est élue CSE-FO et employée qualifiée de maintenance depuis 20 ans chez Boiron.

Désormais, je jongle entre les lettres de motivation et mes CV. Au bout de tant d’années, j’ai un peu perdu la main. Mais je me débrouille.

"On essaie de voir la vie autrement que par Boiron. Je vais me réorienter vers la bureautique. J’ai une collègue qui veut se diriger vers l’animalerie. Chacun de nous essaie de trouver un boulot ailleurs."

Rester ou quitter Montrichard ? 

Les salariés sont suivis par un cabinet conseil qui les accompagne dans leurs démarches et la recherche d’une formation. Il n’empêche. L’ambiance reste crépusculaire, le moral en berne. Les salariés sont tous dans les questionnements. Rester ou partir de Montrichard ? Vendre ou pas la maison pour se rapprocher des villes ?

Christelle Landerouin est formelle : "La colère est passée. Chez nous, la moyenne d’âge c’est 43-44 ans. On est dans l’angoisse. Il y a le Covid. Il n’ y a pas tant d’emplois que cela dans notre bassin d’activité. Qu’allons-nous devenir ? A 50 ans, je ne suis plus toute jeune. Le boulot ne court pas les rues. On entend les bruits de couloir. Untel a envoyé une lettre de candidature. Tel autre est parti. Un autre attend une réponse. Un dernier prépare son entretien. Et puis, on s’échange les informations et on partage les offres d’emplois."

"Le PSE, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi a été un mal et un bien. Maintenant, il faut tourner la page..."

Julien Musset a 23 ans. Il y a six, son brevet de technicien supérieur de maintenance en poche, il effectue un stage chez Boiron. Dans la foulée, il décroche un CDI. Ce premier emploi, c’était la perspective d’un long fleuve tranquille. Et puis patatras. La douche écossaise.

"Après l’annonce de la fermeture du site, je me suis inscrit sur une application nommée Indeed pour voir, par curiosité. J’ai répondu à une offre. Puis un cabinet de recrutement m’a contacté  ce qui m’a permis de passer une dizaine d’entretiens au total. J’ai découvert que le poste de technicien de maintenance était très recherché. La demande dépasse en fait, l’offre.

Toutes les entreprises ont besoin de la maintenance des machines. J’ai signé il  y a trois semaines, un CDI pour une Industrie pharmaceutique qui se trouve à La Chaussée-Saint-Victor. En terme de rémunération, mon salaire sera supérieur d’environ 500 à 600 euros net. Le PSE, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi, chez Boiron a été un mal pour un bien pour moi. Je prends cela comme une bonne passerelle."

Le 25 Mai, Julien Musset va franchir les portes d’une nouvelle entreprise, commencer  une nouvelle aventure non sans un pincement au cœur pour ses anciens collègues de Boiron. "C’était une très bonne ambiance familiale, le boulot était intéressant. Et puis Boiron a eu de très bons résultats boursiers".  Un voile de nostalgie le traverse avant de tourner la page. Définitivement.

 

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