La direction des laboratoires Boiron a annoncé le 15 janvier n'avoir pu choisir l'offre d'aucun des repreneurs potentiels. Le site de Montrichard est donc voué à la fermeture, le 31 décembre prochain.
"Cétait lors d'une réunion mensuelle, le directeur de production nous a annoncé, après ses voeux, que le repreneur ne donnait pas suite sur le site de Montrichard", raconte Christelle Landerouin, élue CSE-Force Ouvrière.
Un repreneur "sérieux, d'un grand groupe français dont on a jamais su le nom" avait pourtant visité par deux fois l'usine de Montrichard. Les 80 salariés du site de production du Loir-et-Cher y avaient cru jusqu'au bout. Ce 15 janvier, c'est la douche froide.
"Après examen, il s'avère qu'aucun repreneur n'a pu être retenu compte tenu des incertitudes actuelles et de l'inadéquation avec l'activité à reprendre", a expliqué la direction des Laboratoires Boiron, citée par nos confrères de la Nouvelle République. Face aux salariés, "les mots de notre direction de Lyon ont été que l'éventuel repreneur n'avait pas assez de volume [de production] à mettre sur le site" précise Christelle Landerouin.
"On se pose la question : où va-t-on atterrir ?"
Les salariés feront donc face à la fermeture définitive de leur lieu de travail, fin décembre 2021. "Avec la conjecture actuelle, c'est sûr que c'est difficile de se projeter dans l'avenir... Mais ce repreneur savait à quoi il s'en tenir, puisqu'il était venu visiter. Boiron ne se remet pas en question : est-ce que de leur côté, il n'y a pas eu un souci ? Par exemple sur la quantité de production qu'eux étaient censé laisser ?" hasarde l'élue syndicale.
"Ce qu'on n'arrive pas trop à comprendre en tant qu'employé, c'est pourquoi on arrête la recherche d'un éventuel repreneur ? Pour nous, c'est une année de perdue..." ajoute-t-elle.
Car départ des laboratoires Boiron est un choc pour la commune, où l'usine collabore avec 30 entreprises locales en plus des emplois directs qu'elle génère. "On avait beaucoup d'espoir, on a toujours fait confiance à notre direction de Lyon. On n'est vraiment pas dans un lieu où on peut avoir un travail facile, notre moyenne d'âge n'est plus très jeune. Avec mes collègues, on se pose la question : où va-t-on atterrir ?" s'inquiète Christelle Landerouin.
Le déremboursement de l'homéopathie, "une véritable rupture"
Pour le groupe, c'est le déremboursement de l'homéopathie, entré en vigueur le 1er janvier 2021 qui a condamné l'usine du Loir-et-Cher. Dans le communiqué paru en mars 2020 qui annonçait déjà la fermeture du site de Montrichard, les laboratoires jugent que cette décision "brutale (...) constitue une véritable rupture qui conduit notre entreprise à annoncer le projet de réorganisation."
Au premier semestre 2020, le groupe faisait état d'un "recul de 16.5% de l'activité en France", épongé par la croissance du marché nord-américain.
L'accompagnement et la réorientation des salariés licenciés a été confié à un cabinet de conseil compétent sur la question. "Ils sont vraiment là pour nous accompagner, aussi pour l'après, après le 31 décembre..."