Loir-et-Cher : elle dénonce le harcèlement subi par son fils dans un lycée de Vendôme

La mère d’un adolescent de 17 ans victime de harcèlement scolaire dénonce la réaction insuffisante du lycée Ampère de Vendôme. Pour l’établissement, toutes les précautions nécessaires ont été prises pour réintégrer l’élève.

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"À son arrivée dans ce nouveau lycée, mon fils a subi du harcèlement de la part d’un élève qu’il ne connaissait de nulle part", raconte Sandra, la maman de Thomas*, 17 ans. Son fils, en situation de handicap, est arrivé au lycée Ampère de Vendôme en septembre pour suivre un CAP mécanique dans une classe ULIS (unités localisées pour l'inclusion scolaire).
"Dès qu’il le croisait dans la cour de récréation ou les couloirs, il s’approchait de lui, presque à lui mettre des coups et lui dire "baisse la tête quand tu me vois, ferme-là !"", relate sa maman.
 

"Si tu reparles, je te tue"

Sans tarder, l’adolescent se tourne vers les surveillants pour leur raconter le calvaire qu’il subit. "Ils sont allés voir l’élève en question pour lui faire un rappel à l’ordre. Mais au bout d’une semaine, ça a recommencé de plus belle. Cet élève est venu en pleine nuit dans la chambre de mon fils pour le menacer : "si tu reparles, je te tue"."

Pendant deux mois, Thomas* subit ce harcèlement sans rien dire à ses parents. Jusqu’au mois de novembre où sa mère reçoit un appel de l’infirmerie. "On m’annonce que mon fils s’est volontairement blessé à la main : la veille, il avait mis un coup de poing dans le mur", témoigne Sandra. "Le sous-proviseur et l’assistante sociale ont pris cela pour un appel au secours, il a fallu que je vienne le récupérer immédiatement."
 

Thomas n'est pas retourné au lycée depuis novembre 2019

Depuis, Thomas* n’est pas retourné à l’école. "Après sa radio de la main, le médecin lui a fait 10 jours d’ITT. Aujourd’hui, il est toujours en arrêt. Quand je lui parle du lycée, il n’en dort pas la nuit. Il est effrayé à l’idée d’y retourner…" Sandra a également peur pour son fils : "Le jour où cet élève va mettre ses menaces à exécution, on va faire comment ?"

Ce qui pousse Sandra à dénoncer cette situation, c’est un courrier de l’inspection académique reçu ce samedi 15 février :

"La demande de médiation qu’on a demandée nous a été refusée. Ils retournent tout contre nous et disent que c’est nous qui représentons une menace. Ils veulent étouffer l’affaire", assure-t-elle.
 

"Nous n'avons pas à organiser de confrontation entre les deux familles"

De son côté, le lycée Ampère se défend. "Nous avons pris toutes les dispositions pour que Thomas* reprenne sa scolarité normalement", s’étonne le proviseur de l’établissement, Bruno Cavat. "L’élève coupable de harcèlement a été mis sous surveillance et a été exclu temporairement. Il est passé en commission éducative et a été mis en demeure de se tenir correctement sous peine d’être convoqué en conseil de discipline."

Bruno Cavat l’assure, si Thomas* revenait au lycée, il n’y aurait plus de problème. "Nous savons que Thomas* a de grosses difficultés et sommes prêts à le protéger". Et de justifier le refus de médiation : "Nous n’avons pas à organiser de confrontation entre les deux familles, nous ne sommes pas là pour faire la foire au pugilat".

Pour Sandra, le lycée est "dans le déni total. Selon moi, le harcèlement mène au suicide. Si Thomas* n’avait pas une famille pour l’accompagner et l’épauler, il aurait fini par faire une grosse bêtise." Une plainte a été déposée pour "harcèlement et menace de mort" auprès de la gendarmerie.

*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de l’adolescent.
 
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