A Vendôme, l'UDI prépare ses alliances à droite lors de son université d'été

Le parti fondé par Jean-Louis Borloo a rassemblé ses cadres et militants à Vendôme ces 11 et 12 septembre. L'occasion de se placer comme une force politique à l'ancrage local, mais aussi de préparer le terrain aux élections régionales et départementales de 2020.

Le Loir-et-Cher devient-il le lieu de retraite préféré des partis politique en quête d'une grande orientation ? Deux semaines après le parti socialiste à Blois, c'est au tour de l'UDI d'investir le département, Vendôme plus précisément, pour son université d'été annuelle ces vendredi 11 et samedi 12 septembre. Une université d'été placée sous le signe de "la République fédérée". 
 

La République fédéré, c'est comment on reconnait les différences du territoire et comment on confie les pouvoirs au plus près. [...] On serait plus actifs, plus réactifs, plus efficaces en décentralisant les pouvoirs à des gens que les concitoyens connaissent et à qui ils rendent des comptes. Je préfère ça que quand c'est gouverné uniquement par des technocrates et des préfets.

Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI au micro de France 3

Voilà peut-être la raison du choix de Vendôme : les valeurs du territoire. Le Centre-Val de Loire est en effet le bastion de plusieurs figures de l'UDI. C'est par exemple le cas du sénateur Pierre Louault et de la députée Sophie Auconie en Indre-et-Loire, du député du Loir-et-Cher Pascal Brindeau, mais aussi de la figure locale et ancien ministre Maurice Leroy.
 

La majorité présidentielle royalement ignorée

Ce rassemblement, qui devait accueillir un peu plus d'un millier de personnes au Minotaure de Vendôme, a eu un double objectif : affirmer une ligne de centre-droite, tout en se distanciant au maximum d'Emmanuel Macron. L'UDI est dans une "opposition constructive", a assuré Jean-Christophe Lagarde à l'AFP, en fustigeant la "conception verticale du pouvoir" d'Emmanuel Macron dont il "refuse d'être le vassal".

"Le président de la République aurait pu décider de construire une fédération de forces dans laquelle un certain nombre de Républicains, de socialistes et d'UDI auraient pu s'inscrire. A cela il y avait une condition : qu'il accepte d'entendre et d'écouter les autres". Or, s'"il le dit souvent, on ne le constate jamais", a-t-il ajouté.

Résultats : aucune figure locale de LaREM ou du MoDem, comme Marc Fesneau, n'a été invitée. Selon Jean-Christophe Lagarde au micro de France 3, c'est surtout parce que "des élus de La République en Marche, après les municipales, on serait bien en peine d'en trouver".
 

Barre à droite

Mais les invitations de figures de droite comme le président du Sénat Gérard Larcher ou la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse laissent peu de doute quant à l'orientation des alliances à venir pour l'UDI.

Jean-Christophe Lagarde affirme à l'AFP avoir "coupé les liens avec les Républicains" entre 2017 et 2019 jugeant que leur ligne s'était "dénaturée", mais a estimé que "ce n'est plus le cas aujourd'hui". Cette période de rupture est corollaire à la présence de Laurent Wauquiez à la tête du parti. 

Un rapprochement qu'a de son côté salué Gérard Larcher, dont le discours ce samedi a séduit les cadres du parti. "Nous avons le devoir de rassembler la droite républicaine, les gaulliste et le centre", affirme-t-il pour France 3. Selon lui, un tel rassemblement se doit d'occuper "un espace politique entre La République en Marche et le Rassemblement national". 
 

Préparer le terrain pour les régionales de 2021

Et alors que des échéances importantes au niveau local se rapprochent (les sénatoriales le 27 septembre, les régionales et les départementales en 2021), la possibilité de gouverner main dans la main avec l'UDI ne semble pas gêner le président du Sénat :
 

Nos amis centristes de l'UDI apportent une dimension très forte sur le plan territoriale, sur la dimension sociale et sociétale. Le ministre du travail que j'ai été y est sensible. Nous démontrons au Sénat qu'on peut travailler ensemble, partager, s'écouter, s'enrichir mutuellement, avoir de vrais débats.

Gérard Larcher, président du Sénat

Pour Jean-Christophe Lagarde, l'association avec LR est presque naturelle. "Les alliances se prépareront forcément plus avec Les Républicains parce qu'on gouverne déjà ensemble dans des régions comme les Pays de la Loire", affirme-t-il.
 

Un retour de Maurice Leroy ?

Pour autant, la stratégie pour les régionales se fera au cas par cas. En Centre-Val de Loire, "on est en train d'en débattre", avoue le président du parti. Celui-ci confie avoir un "rêve" : "que Maurice Leroy soit candidat".

L'intéressé, expatrié en Russie pour le compte du Grand Moscou, concède "que beaucoup d'amis rêveraient que je mène cette liste régionale". Lui-même ferme pourtant complètement la porte à un retour, tout du moins à court terme. "Hélas, les conditions d'un rassemblement ne sont pas réunies et je le regrette beaucoup", explique-t-il. Il appelle l'UDI à se rassembler derrière le candidat LR Guillaume Peltier, proche de Nicolas Sarkozy, dont Maurice Leroy a été ministre de la Ville.

Si la stratégie n'est pas encore affinée, ni localement ni nationalement, le réancrage à droite de l'UDI s'est bien fait sentir à Vendôme. 
 
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