Les forains ont entamé des opérations escargot un peu partout en France. A Orléans, ils étaient une dizaine de camions ce lundi matin sur les autoroutes A10 et A 71. Avec l’annulation de la plupart des fêtes foraines, la corporation subit de plein fouet la crise sanitaire.
Dans la famille d’Aurélien Villette, on est forain de père en fils depuis plusieurs générations. Ce matin, très tôt, Aurélien est monté à bord de son camion et a pris la direction d’Orléans depuis Dhuizon dans le Loir-et-Cher où sont entreposés ses manèges.
En avril dernier, nous l’avions rencontré prendant le confinement et il s’inquiétait déjà pour l’avenir de la profession. Les forains ont bien bénéficié du report du paiement de leurs charges et de crédit à taux zéro. "Mais sans activité, comment pouvons-nous espérer les payer à terme?" s’interroge Aurélien, propriétaire de plusieurs manèges, dont un dernier cri acheté à crédit.
"Euro Disney, le Parc Astérix, ils sont autorisés à recevoir des milliers de personnes !"
S’il a eu l’opportunité de travailler "un peu" en juillet et en août à Strasbourg et à Mulhouse, il est aujourd’hui à l’arrêt total après l’annulation des foires auxquelles il devait participer pendant les vacances de la Toussaint. Car contrairement au parc d’attractions, les autorisations de faire tourner les manèges sont délivrées au compte-goutte. "Euro Disney, le parc Astérix , ils sont autorisés à recevoir des milliers de personnes. Pour nous, la jauge est seulement de 1 000 personnes, maximum. Le plus souvent, les communes préfèrent y renoncer, sans même nous concerter" déplore le forain.Les forains ne savent pas à qui porter leurs revendications. Ils ne sont rattachés à aucun ministère. C’est d’ailleurs l’une des revendications de cette journée de mobilisation nationale.
A Orléans, ils étaient une dizaine de camions de forains ce lundi matin sur les autoroutes A10 et A71 pour participer à une opération escargot. Les forains ont demandé à être reçus par le préfet du Loiret. Arrivés à Artenay en fin de matinée, ils s’apprêtaient à faire demi-tour en direction de la capitale régionale en cas de refus de la préfecture d'entendre leurs doléances.