Loiret et Eure-et-Loir : après un hiver très pluvieux, c’est la sécheresse. Les rendements s’annoncent moins bons

L'hiver a été très pluvieux mais depuis début mars, il ne pleut plus... Conséquence : Les cultures de blé et d'orge souffrent. Les rendements devraient être en baisse.

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La sécheresse s’installe un peu plus chaque jour dans le Loiret et en Eure-et-Loir. Il n’a quasiment pas plu depuis le début de mois de mars alors que l’hiver a été très pluvieux (5 mois de pluie consécutifs).

Du coup, les conditions de semis des cultures n’ont pas du tout été favorables.

Sécheresse et pucerons : la double peine

Certaines parcelles ont été mal plantées ou pas plantées du tout. Depuis, la sécheresse s’est installée et les conséquences sur les cultures sont visibles : l’orge de printemps et le blé lèvent mal.

Les agriculteurs ont devant eux une équation à résoudre : de la pluie en excès pendant des mois puis plus rien.

Ils ont également dû faire face à un second problème : l’attaque des pucerons.

L’hiver doux a entraîné la prolifération de ces insectes, dévastant certaines parcelles. Il a fallu parfois semer à nouveau dans les zones infestées par les pucerons. "

Même s’il pleut la semaine prochaine, les récoltes ne seront pas sauvées et le rendement ne devrait pas être au rendez-vous"
,
nous a indiqué Alexandre Nioche, vice-président de la Chambre d’Agriculture du Loiret.

La solution : l’irrigation quand c'est possible

Julien Doussineau est agriculteur à Boisville-la-Saint-Père en Eure-et-Loir. Il cultive du blé tendre et du blé dur, de l'orge d’hiver et de printemps, du maïs, du colza, de la pomme de terre et de la betterave.

Cet agriculteur a constaté les dégâts de la sécheresse dans les champs : l'orge de printemps lève mal et il a déjà dû irriguer les semis d’orge. Il a également planté 30 hectares de pommes de terre. Pour les buter, il a dû arroser afin de casser les mottes. La sécheresse complique son travail.

C’est inhabituel. Si on n'arrose pas, les graines ne germent pas et ça, c’est problématique.


"Il n’a pas beaucoup plu depuis le 9 mars : seulement 10 millimètres. L’irrigation est une solution mais elle a un coût : en main d'oeuvre pour déplacer les machines, en matériel, et il faut payer l’électricité..."

On ne sait pas mesurer l’impact de la sécheresse. Certaines cultures s’en sortiront mieux que d’autres… Ce n’est pas irréversible. Les conditions météo dans les deux prochains mois seront déterminantes. Julien Doussineau agriculteur à Boisville-la-Saint-Père (28)

Stocker l'eau

Nous avons des solutions que nous n’avons pas encore réussi à mettre en place : on pouvait stocker de l’eau durant l’hiver et ainsi faire des réserves quand la pluie tombe en abondance. Cela nous aiderait en temps de sécheresse. Alexandre Nioche 

S'il ne pleut pas, ce sera catastrophique pour les rendements

Luc Lorin est agriculteur à Digny en Eure-et-Loir. Il cultive avec son frère du blé, de l'orge d’hiver et de printemps, du colza et de la betterave sur 320 hectares.

Ce phénomène de sécheresse l'inquiète. Depuis 30 ans, il fait des relevés de pluviométrie.

Ses relevés sont si précis qu'il est capable de faire des prévisions de rendement sur ses parcelles en fonction des conditions météorologiques.

Il estime, que cette année, le rendement du blé sera autour de 76 quintaux par hectare (1q = 100 kg) pour une moyenne habituelle de 83.

C'est donc une baisse de 10 à 12 % qui se prépare. Explications : les semis de blé ont été très compliqués en octobre dernier.

Ils ont été faits dans des conditions très humides (grosse pluviométrie) et tardivement. Ce qui a entraîné une baisse du potentiel de rendement.

Entre le 1er octobre et le 1er mars, il pleut en moyenne 305 millimètres. Cet hiver, il est tombé 529 millimètres d'eau. Le dernier record remonte à 2013 avec 490 millimètres. 

Depuis 25 ans, je fais des relevés. Cette année est historique : le mois de mars a été très sec. Depuis le 1er mars, il a plu 16 millimètres alors qu’en moyenne, il tombe 65 millimètres d'eau. Si l’eau ne tombe pas, ça risque d’être compliqué dans les semaines et les mois à venir. Luc Lorin

Une catastrophe annoncée ?

À noter qu’en Europe, c’est aussi la sécheresse, notamment en Pologne, en Roumanie, en Ukraine et en Russie. Les prévisions de rendement sont en baisse notamment en blé : il pourrait manquer entre 15 et 20 millions de tonnes de blé avec de grosses répercussions sur les prix à venir.
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