Créés en 1999, le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) célèbre 20 ans d’existence. Le service a pour mission de préparer à l’insertion des détenus et de prévenir la récidive d’anciens détenus ou de condamnés à des peines en milieu ouvert.
Au 8 rue de la chèvre qui danse, le service pénitentiaire d’insertion et de probation du Loiret accueille régulièrement des personnes condamnées par la justice. Aujourd’hui, c’était au tour du grand public d’être convié à venir découvrir les lieux et les métiers de ce service. En cette semaine anniversaire, l’antenne d’Orléans inaugurait ce lundi les premières portes ouvertes des SPIP de la région.
Sous forme de jeu de rôle, la quinzaine de visiteurs a pu suivre le parcours d’un faux contrevenant. De l’accueil par un conseiller jusqu’à l’application de la peine, la personne est suivie comme dans la réalité. "Le grand public ne nous connaît pas, il n'arrive pas à identifier ce que l'on fait", lance en préambule Zora Benhamouda, l'adjointe à la directrice du centre d'Orléans, avant de commencer le jeu proposé aux visiteurs.
Le SPIP est pourtant l'outil indispensable pour lutter contre la récidive. Le service s’occupe des prévenus avant une quelconque condamnation et après leur condamnation : du contrôle judiciaire en passant par l’assignation à résidence sous bracelet électronique à la détention provisoire. Après condamnation, c’est aussi le SPIP qui assure l’insertion des personnes sous contrôle judiciaire en évitant toute récidive. Les conseillers assurent l’application de toutes les mesures y compris les obligations de soins en addictologie ou en psychologie et les interdictions comme celles d’entrer en contact avec une victime ou un co-auteur.
« Notre mission n’est pas de faire à leur place, nous ne faisons que planter la petite graine. Nous les orientons. Ce sont eux qui réussissent, pas nous! » précise Laurissia Rozeaux, conseillère PIP depuis sept ans.
Les conseillers s’occupent aussi bien des détenus en maison d’arrêt, donc en milieu fermé, que les condamnés non incarcérés (sous contrôle judiciaire, en travaux d’intérêts généraux ou condamné à des peines complémentaires…)
En maison d’arrêt, le travail principal c'est de préparer un projet professionnel pour demander un aménagement de peine. Marie-George Montout, conseillière à la prison de Saran depuis un an, le plus important est de mettre en place une « relation de confiance avec la personne que l’on suit. On a un but commun, la sortie... » Car enfermés, les détenus comptent beaucoup sur leurs conseillers, souvent un des seul lien vers l'extérieur.
En milieu ouvert, Laurissia Rozeaux considère la relation différemment. « Je les convoque à des rendez-vous alors ça peut ne pas plaire. Mais dans l'ensemble, ils savent qu’on est présents pour faire avancer de manière positive leur dossier, » complète-t-elle. Le SPIP, c'est le lien entre les condamnés et les magistrats. Les conseillers rédigent régulièrement des rapports aux magistrats en charge de dossier. Un métier fait d'écoute, d'humilité et de tolérance comme le résume les conseillières rencontrées ce jour.
"Nous ne sommes pas juge des parcours, nous devons simplement les amener progressivement vers la désistance." Christine Lopez, Directrice départementale du SPIP Loiret.
Cette journée portes ouvertes est aussi l'occasion de recruter. Le SPIP lance une campagne de recrutement. Près de 300 postes de conseiller·ère·s et 50 directeur·ice·s sont à pourvoir cette année, près de 1500 postes d'ici 2022.