Un groupe de cambrioleurs roumains, soupçonnés d'avoir commis en France de nombreux vols de matériel de chantier pour 1,3 million d'euros de préjudice, a été démantelé dans le cadre d'une "vaste opération d'interpellations" en Roumanie. Leur dernier fait d'arme a eu lieu en octobre dans le Loiret.
L'enquête avait débuté en Bretagne, mais les cambrioleurs opéraient sur tout le territoire national, jusque dans le Loiret, indiquait ce mardi 17 novembre le procureur de la république de Rennes, Philippe Astruc. "Cette organisation était soupçonnée d'avoir commis au total 17 cambriolages au préjudice de cabinets de géomètres, commis en Normandie, en Bretagne et sur l'ensemble du territoire national, pour un préjudice total de 1 300 000 euros, les derniers faits ayant été commis les 11 et 12 octobre 2020 dans le Loiret."
Une "vaste opération d'interpellations"
Selon le procureur, une "vaste opération d'interpellations, décidée par les autorités judiciaires des deux pays", a été déclenchée le 12 novembre et "quatre suspects, deux hommes de 32 et 43 ans et leurs complices, deux femmes âgées de 37 et 62 ans, installés sur la région de Ploiesti (Roumanie)" ont été interpellés par la police roumaine en présence de gendarmes de la Section de recherches de Caen.En parallèle, les services d'enquête roumains ont mené 17 perquisitions au domicile de receleurs et "de nombreux matériels dérobés en France (ont été) découverts". Les quatre mis en cause, recherchés dans le cadre de mandats d'arrêt européens, ont été présentés devant le procureur de Ploiesti. Les deux principaux auteurs ont été placés en détention provisoire et les deux femmes sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur extradition vers la France.
De la Bretagne à la Roumanie
Selon Philippe Astruc, l'enquête avait démarré après deux cambriolages, en septembre 2018, au préjudice de sociétés spécialisées dans l'étude et l'ingénierie des sols, à Verson (Calvados) et Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). Le matériel dérobé, dédié aux travaux de géomètres et à l'analyse des sols, était estimé à 260.000euros.
Sous la direction du parquet de Rennes, l'enquête préliminaire avait été confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de Caen et à l'Office central de lutte
contre la délinquance itinérante (OCLDI). Une information judiciaire avait été ouverte en octobre 2019 "des chefs d'association de malfaiteurs, de vol et recel en bande organisée" et confiée à un magistrat instructeur de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes.
"L'enquête s'orientait vers deux ressortissants roumains, connus pour des faits similaires, soupçonnés de venir régulièrement en France commettre des vols avant de repartir en Roumanie où ils écoulaient leur butin avec l'aide de leurs proches", précise le procureur.