Dès la mi-mars et pour pallier la pénurie de masques, des particuliers se sont mis, un peu partout en France, à la fabrication de visières avec leur imprimante 3D personnelle. Le CNRS s’y est mis aussi. A Orléans, 4 imprimantes fabriquent 80 visières chaque jour.
Gilles Chalumeau travaille au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) d’Orléans.
Fin mars, cet ingénieur s’est mis à fabriquer des visières de protection avec son imprimante 3D personnelle : un serre-tête permettant de placer une feuille de plastique devant le visage et de protéger ainsi des postillons.
Il en a donné à sa famille, à ses voisins, dans sa rue, et comme il lui en restait quelques unes, il a téléphoné à son médecin pour lui demander s’il avait besoin de visières.
Il lui en a donné une centaine. Le praticien les a distribuées à des confrères, au personnel d’une clinique orléanaise, et dans des laboratoires d’analyses. Le médecin a même fait faire quelques modifications afin que les visières soient totalement adaptées au travail de ces personnels de santé.
Des imprimantes 3D mutualisées
Ensuite, avec la direction du CNRS d'Orléans (Ludovic Hamon et Marion Blin), le RDM (le Réseau Des Mécaniciens) qui finalisé le "prototype" et le personnel du CNRS, il a été décidé de mettre en commun les imprimantes 3D des laboratoires LPC2E, ISTO, ICMN et CEMHTI du CNRS pour produire... presque à la chaîne !Depuis le 20 avril, quatre imprimantes 3D travaillent donc à plein régime : elles ont été installées dans l'atelier du Laboratoire de Physique et de Chimie de l’Environnement et de l’Espace et produisent 22 heures sur 24.
Les visières ne sont pas imprimées à l’unité mais en pile, ce qui fait que, par cycle de 22h, une imprimante peut produire 20 visières. Comme il y a quatre imprimantes, ce sont pas moins de 80 visières qui sont produites par jour. CQFD.
Le tout est nettoyable à l'alcool.
Le CNRS confiné
Le CNRS est aussi soumis aux règles de confinement : il n’y a plus personne dans les laboratoires."Le challenge était de dire : on ramène toutes les imprimantes dans un seul endroit. Il n’y a qu’une seule personne qui va une fois par jour pendant une heure décharger et recharger les imprimantes pour qu'elles repartent, alors pour un cycle de 22 heures". Gilles Chalumeau