Le ministre des Comptes publics est venu défendre la réforme des retraites dans le Loiret, ce jeudi, après une journée de grèves et manifestations massives pour dénoncer ce projet de loi. Devant une soixantaine de citoyens triés sur le volet et réunis à Olivet, il a assuré que le gouvernement a "tenu compte des positions des syndicats".
Le secret avait été bien gardé : Gabriel Attal était à Olivet, près d'Orléans, jeudi soir. Le ministre des Comptes publics a réuni une soixantaine de personnes, dans une salle située au centre culturel L'Alliage à Olivet, dans la circonscription de Stéphanie Rist, députée Renaissance, rapporteure du projet de loi de réforme des retraites.
Les citoyens (et quelques élus, dont le maire divers droite d'Olivet Matthieu Schlesigner) avaient été invités par les équipes de la députée Stéphanie Rist, "des personnes avec qui on était déjà en contact soit après des échanges de mails soit après des rencontres sur les marchés".
Les échanges ont duré environ deux heures. Les questions de la salle ont tourné autour de sujets variés sur la réforme, contestée par une partie importante de la population, comme en attestent les manifestations d'ampleur inédite ce jeudi en France, et en Centre-Val de Loire : cela a porté sur l'emploi des seniors, pénibilités, carrières longues, niveau des pensions...
La méthode employée par le gouvernement a été critiquée par certains citoyens (l'un d'eux la qualifie de "brutale"), mais les échanges sont restés cordiaux. Et le jeune ministre en bras de chemises a répondu point par point. "Je ne suis pas là pour être dans un meeting. Vous n’êtes pas des militants de la majorité présidentielle", a indiqué Gabriel Attal, qui trouve "intéressant d’échanger avec des gens qui ne sont pas d’accord". Il a également ouvert la porte à des amendements au projet : "On peut continuer à améliorer notre réforme et l’enrichir."
Une jeune femme de 26 ans demande : "Qu’est ce que vous dites aux jeunes. On aura une retraite ou on n'en aura pas ?" Réponse du ministre : "Je ne veux pas dire que ça sera la dernière réforme des retraites. Peut-être qu’il y en aura d’autres."
Un homme se présentant comme un syndicaliste de l’UNSA opposé à la réforme ajoute : "Toutes les questions traduisent une incompréhension de cette réforme (…) on pourrait se laisser un peu plus de temps pour que les français la comprennent et l’acceptent".
Gabriel Attal, ancien du Parti socialiste, passé en Macronie depuis 2016, répond en assurant : "Notre copie a évolué depuis la campagne présidentielle. On a tenu compte des positions des syndicats. Les syndicats s’opposent au principe même de travailler plus longtemps. Je suis attaché à une réforme qui équilibre le système et n’augmente pas les impôts."