L'usine NGK Spark Plugs, à Meung-sur-Loire, cessera ses activités dès la fin de l'année 2023. Ce n'est pas totalement une surprise pour les 77 salariés. Depuis le début du boycott russe, l'entreprise avait perdu 40% de son activité.
L'annonce a été brutale, ce 10 janvier 2023 : l'usine NGK Spark Plugs de Meung-sur-Loire cessera ses activités dès la fin de l'année. Pour autant, la surprise n'est pas totale, "On nous avait prévenus que l'avenir serait sombre" affirme Jeremy Guillon délégué du personnel. L'entreprise avait déjà perdu 40% de son activité ces derniers mois, et pourtant : "On s'attendait à une cessation partielle, mais pas complète" assure-t-il.
Guerre en Ukraine et boycott russe
La guerre en Ukraine a entraîné l'interdiction des exportations de bougies d'allumage destinées à l'industrie automobile en Russie, ce qui explique cette baisse drastique. Ajoutez l'inflation, des problèmes d'approvisionnement, la fin des moteurs thermiques pour 2035, et le couperet est rapidement tombé.
Depuis neuf mois, les 77 salariés étaient régulièrement invités à rester chez eux, rémunérés, sans vraiment connaître la suite. Pourtant, ils se souviennent d'un temps, pas si lointain, où les heures supplémentaires s'accumulaient, pour réussir à venir à bout d'un carnet de commandes bien rempli. Désormais, il l'annonce : "l'investissement, ça se récompense", espérant ainsi une enveloppe de départ à hauteur de celui-ci.
"On fait partie des dommages collatéraux"
"Aujourd'hui, on nous explique qu'on n'est pas viables, que la concurrence est beaucoup moins chère que nous actuellement. " détaille Jeremy Guillon. Une annonce qui le laisse amère : "On fait partie des dommages collatéraux sur les décisions de boycott à la Russie, et de celles du gouvernement concernant l'arrêt des moteurs thermiques dès 2035".
Face à ce constat, il attend des pouvoirs publics des solutions : "Qu'est-ce qui va se passer pour accompagner une industrie comme la nôtre, qui travaille essentiellement pour l'automobile ?"
30 ans d'activités
Sur cette zone d'activité "Synergie", l'entreprise était installée depuis 1991. C'était l'une des premières, et la maire de la commune, Pauline Martin, compte bien qu'une entreprise continue de l'exploiter. Elle souhaite voir un repreneur investir de nouveau les bâtiments, sur un site à proximité immédiate de l'A10 : "C'est une zone est très demandée, parce que bien positionnée, j'ai bon espoir de réussir à requalifier le foncier, et les salariés derrière."
Va alors débuter un accompagnement des employés, pour leur permettre de trouver du travail, dans le secteur, ou de se reconvertir. Sur le parking de l'entreprise Julien Maillard, l'un des salariés est plutôt fataliste : "On va se mettre à chercher un nouvel emploi et puis voilà..."
Pauline Martin semble moins inquiète, expliquant que le secteur reste attractif : "essayons de valoriser leurs compétences." MGK annonce déjà sa volonté de trouver des solutions, idéalement, dans le même bassin d'emploi.
Propos recueillis par Nathanaël Lemaire