À Meung-sur-Loire, commune historiquement liée au fleuret et à l'épée, la fermeture du musée de l'escrime émeut les passionnés de la discipline. Une association lance une cagnotte pour conserver une collection exceptionnelle de plusieurs milliers de pièces.
C'était un lieu intime, prisé par les connaisseurs. Le musée de l'escrime de Meung-sur-Loire ferme ses portes en raison du décès de son propriétaire et collectionneur, Rudi Van Oeveren. Le maître d'armes hollandais compilait épées, ouvrages, costumes et statuettes depuis ses huit ans. Quelques 4000 pièces sont sur le point d'être mises aux enchères : un départ sans retour en région Centre-Val-de-Loire.
Chérir la discipline via les trésors du musée
L'épée de duel d'un anti-dreyfusard, des fleurets des équipes olympiques conservées depuis les années 50... "Cela nous briserait le cœur que cette collection soit éclatée aux quatre coins de la France" déplore Manuel Diaz, escrimeur et maître d'armes loirétain à l'origine de l'association ACTES pour préserver ces objets de valeur.
Pour ce sportif passionné, l'escrime est une part intégrante de l'ADN de la région. "Nous avons un pôle escrime dans un établissement orléanais, de la littérature qui dépeint notre territoire" explique Manuel Diaz. "C'est pourquoi nous devons chérir cette discipline, et les trésors de ce musée."
Une cagnotte pour conserver ce patrimoine
Le coût total de cette vente aux enchères est estimé à 300 000 euros. Dans l'espoir d'acquérir le plus de pièces possibles, une collecte de fonds a été lancée : elle a déjà levé 3 830€.
Au delà de la préservation des épées et statuettes, l'association ACTES envisage plusieurs développements, dont des expositions, des spectacles et des initiations à l'escrime. De quoi insuffler de la vie à ces fleurets, longtemps restés en sommeil sur le territoire.