Cindy et Nicolas ont recueilli deux marcassins à leur naissance. Un mâle et une femelle qui ont été élevés comme des animaux domestiques, mais qui ne le sont pas, aux yeux de la loi. Le tribunal d'Orléans rendra sa décision le 11 avril. Le couple redoute de voir partir leurs protégés.
Ils sont désormais suspendus à cette date : le 11 avril 2023. Le tribunal d'Orléans doit rendre son jugement et dire si, oui ou non, Pumba et Mimi peuvent rester chez Cindy et Nicolas. Les deux marcassins risquent de leur être retirés, car les sangliers ne sont pas considérés comme des animaux domestiques, mais sauvages.
Voir partir ses protégés, Cindy ne l'imagine pas une seconde : "je les ai élevés, ce sont mes bébés". Photos et vidéos de famille montrent les marcassins sous une lampe UV, nourris au biberon. "Toutes les deux heures, on s'est levé toutes les nuits" précise Cindy.
Des sangliers devenus chiens
Si Pumba et Mimi se retrouvaient en liberté, leur survie serait largement compromise selon le couple. "Ce sont des chiens maintenant" affirme la mère de famille. "Ils suivraient la première personne qu'ils croiseraient" assure de son côté Nicolas.
Il y a de quoi s'y méprendre, le couple montre des vidéos dans lesquelles les deux petits sangliers jouent dans une petite piscine gonflable, répondent à leur nom et courent à s'en mélanger les pattes. "Ils sont même pires que nos chiens, ils sont tout le temps dans nos pieds" s'amuse Cindy.
Risques sanitaires avancés
Parmi les pistes, si la justice décide de leur retirer les animaux : le placement dans un élevage. L'Office Français de la Biodiversité craint qu'en les laissant chez la famille, ils ne puissent se reproduire avec des sangliers sauvages. La carte sanitaire est donc avancée.
"On a fait un parc à 1m50 de hauteur, ils ne craignent pas de sortir", s'indigne Cindy, "il y a des fils électriques, ils ne vont pas s'envoler". Pumba est castré, et les sécurités électriques placées à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'enclos.
On a tout mis en œuvre pour que ceux-là restent avec nous et qu'il n'y ait pas de contact avec d'autres espèces.
martèle-t-elle.
Puisque les bébés ont grandi, le couple a délimité un parc sur sa propriété "pour recréer leurs conditions naturelles", au milieu des arbres.
Trouvés pendant une partie de chasse
Le jour de sa rencontre avec Pumba et Mimi, Nicolas s'en souvient très bien. "C'était le 31 mars 2022" se souvient-il, "on était à une partie de chasse, le sanglier a été tué, on a vu que c'était une maman, j'ai cherché et j'ai trouvé des marcassins tout petits, ils avaient trois heures à peine, je n'allais pas leur tordre le cou".
Le mâle et la femelle sont directement ramenés au château du Ruth, près de la Ferté-Saint-Aubin, où vit la famille. "Je suis chasseur, d'accord, mais pour moi les animaux ont droit à du respect" assure Nicolas.