Une quinzaine de mariniers et leurs embarcations, venus participer au festival de Loire d'Orléans, se sont retrouvés paralysés par les fortes pluies de ce dimanche 19 septembre. En urgence, ils ont dû se réfugier dans la salle de sport de Saint-Gondon, s'éclairant à la lampe frontale.
"On est faits pour galérer", ironise Gérard Cosson, marinier, alors qu'il participe à une opération de sauvetage d'un bateau en train de couler sur (ou plutôt sous) la Loire, en ce début d'après-midi du 20 septembre. Contacté par téléphone, il raconte la petite mésaventure que ses collègues mariniers de l'amont ligérien ont du affronter la veille.
Ce dimanche 19 septembre, une quinzaine de mariniers, venus de l'amont avec leurs embarcations, déjeunent avec les membres de l'association locale Fis d'Galarne, à Gien dans le Loiret. Ils remontent la Loire depuis (pour certains) l'Allier, pour venir gonfler les rangs des mariniers qui animeront le festival de Loire d'Orléans.
Pas assez d'eau dans la Loire, beaucoup trop dans le ciel
Le plan d'origine était d'attendre le lendemain matin pour poursuivre leur chemin et, notamment, passer le barrage de la centrale nucléaire de Dampierre. Changement de stratégie après le pique-nique : il vaut mieux partir tout de suite. Finalement, "on n'a pu faire passer que trois petits bateaux de 6 mètres de long, il n'y avait pas assez d'eau pour les autres" qui peuvent mesurer 12 mètres, relate Gérard Cosson.
C'est alors que les éléments ont souhaité, à leur manière, résoudre le problème de profondeur. Il est environ 18h30, et des trombes d'eau se mettent à tomber sur la brave troupe, alors qu'une petite dizaine d'embarcations sont toujours embouteillées devant le barrage. "Les gars n'ont pas eu le temps de sortir leur équipement et de monter le camp, que l'orage leur est tombé dessus", se souvient le marinier.
C'est pas l'homme qui prend la Loire...
Sous des trombes impressionnantes d'eau, Gérard Cosson prend les choses en main. Résident de Saint-Gondon, dont le bourg est à moins de 2 km du barrage, il appelle le maire Didier Boulogne, sollicitant un abri pour la nuit pour quinze mariniers trempés. "On a accepté sans hésitation de leur fournir notre salle de sport, pour qu'ils soient au sec, qu'ils prennent une douche et puissent se restaurer", raconte l'édile.
Concours de circonstances : depuis une semaine, "un problème de tableau électrique" privait le local de courant, et c'est à la lumière de lampes frontales que les mariniers inondés ont dû casser la graine. Pas de quoi saboter leur bonheur d'avoir les pieds au sec, pendant que les communes avoisinantes souffraient d'inondations soudaines sous le poids de l'orage. "Les épiciers ont été mis à contribution assez tard pour leur fournir de quoi", ajoute Didier Boulogne.
Pour ces naufragés, la reprise du voyage devra encore attendre un peu. Les mariniers dont les bateaux avaient pu passer le barrage hier ont pu reprendre la route d'Orléans ce lundi, tandis qu'une nouvelle nuit gondulfienne attend les autres. Départ prévu : mardi à 9h, puisque "l'eau est toujours basse mais qu'on annonce une montée du niveau de la Loire de 20 cm" dans les prochaines heures, affirme le maire. Dès que les vents tourneront, ils s'en alleront.