Jaunisse des betteraves : le plan de soutien du gouvernement arrive-t-il trop tard ?

La jaunisse des betteraves a fortement touché la filière, en particulier en région Centre-Val de Loire. A l'annonce d'un plan gouvernemental pour soutenir les agriculteurs, ces derniers se félicitent mais espèrent que les mesures n'arriveront pas trop tard.

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Face aux proportions massives prises par l'épidémie de jaunisse qui touche les plantations de betteraves, agriculteurs et élus s'étaient alarmés il y a une semaine des conséquences pour cette filière de l'industrie agro-alimentaire. Ce jeudi 6 août, le gouvernement a annoncé un plan d'aide pour permettre aux producteurs de faire face à des récoltes jusqu'à 40% plus faibles que la norme.

Les principales mesures annoncées concernent l'utilisation dérogatoire et temporaire de pesticides appartenant à la famille des néonicotinoïdes. Très nocifs pour les insectes pollinisateurs, ces insecticides ont été interdits en 2018 en France, mais le droit européen prévoit des dérogations à cette interdiction. Cependant, d'après le ministère de l'Agriculture, "la campagne 2020 a démontré que les alternatives techniques aujourd’hui disponibles se sont révélées inefficaces pour la culture de la betterave, en particulier dans les conditions climatiques du début de l’année 2020".
 

Le retour des néonicotinoïdes, sous conditions

En l'espèce, les néonicotinoïdes seront autorisés sous la forme d'un traitement des semences avant la plantation appelé "enrobage", tandis que la pulvérisation sur les champs restera interdite.

Les producteurs auront également "l’interdiction de planter des cultures attractives de pollinisateurs, suivant celles de betteraves afin de ne pas exposer les insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits", précise le ministère de l'Agriculture. A ces limitations doit s'ajouter d'ici la fin de l'année la définition d'un "plan de protection des pollinisateurs".

Le plan de sauvegarde de la filière betterave-sucre inclut également l'indemnisation des betteraviers les plus touchés par l'épidémie, ainsi que la mobilisation de 5 millions d'euros supplémentaires dans la recherche d’alternatives en associant l’Institut Technique de la Betterave et l’INRAE.
 

"Pas de betteraves, ça veut dire pas de sucre, pas de gel hydro-alcoolique"

"On est satisfaits de ces annonces", avance prudemment Alexandre Pelé, président régional de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), soulagé par la mobilisation des élus et des agriculteurs et "d'avoir été entendus par le ministre de l'Agriculture". Depuis plusieurs semaines, le syndicat alertait sur la gravité de cette crise sanitaire, qui a touché la quasi-totalité de la filière, dont une grande partie se trouve en Centre-Val de Loire avec 1800 producteurs et 31 000 hectares cultivés, dont les deux tiers dans le Loiret.

"Il en va de notre souveraineté alimentaire locale et nationale" poursuit le représentant des prodcuteurs, "pas de betteraves, pas de sucre, pas de gel hydro-alcoolique !" Mais la CGB a également prévenu qu'elle serait vigilante sur le versement et l'ampleur des indemnisations des planteurs, qui "devront être justement proportionnées aux pertes qu'ils ont subies face à un sinistre qui est inassurable et ingérable". Elle souhaite aussi continuer le combat sur le plan législatif, afin "que les agriculteurs soient sécurisés sur les conditions de culture de la betterave en 2021".

Des personnalités politiques telles que les députées du Loiret LREM Stéphanie Rist, Caroline Janvier, l'élue LR Marianne Dubois et le président du département du Loiret Marc Gaudet ont salué le plan de soutien du gouvernement.
 
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