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Energie nucléaire : quand le démantèlement prend du retard
Or, EDF a annoncé le mois dernier qu'elle souhaitait prolonger le délai du projet de démantèlement jusqu'à 2100 pour la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Pourtant, en 2010 déjà, l'ASN, l'Agence de sûreté nucléaire, écrivait que "l'engagement de la dernière phase de démantèlement des réacteurs UNGG [...] ne saurait démarrer au-delà de l'horizon 2022. Un entreposage temporaire, s'il s'avérait nécessaire, devrait être disponible à cette date." Aujourd'hui, non seulement rien n'est fait, mais l'on propose de repousser encore la date du démantèlement.
Cela démontre leur méconnaissance du processus de démantèlement" (Nicolas Combredet, Sortir du Nucléaire 41)
Pour les partisans de la sortie du nucléaire, cette annonce d'EDF reflète en effet leur incapacité à mettre en place un tel projet. "Ils ne savent pas quoi faire de la quantité phénoménale de graphite irradié que ces centrales contiennent" affirme Nicole Combredet. Et pour cause, ce graphite ne rentre pas dans la catégorie des déchets nucléaires qui peuvent être entreposés sur le site d'enfouissement de Bure, dans la Meuse. Du coup, ces déchets radioactifs sont stockés dans des silos, sur place...
Changement de méthode
EDF explique ce retard par des raisons techniques. La méthode de démantèlement "sous eau", initialement abordée, a été abandonnée au profit d'un démantèlement "sous air". Une technique qu'EDF veut expérimenter sur la centrale de Chinon, censée être démantelée d'ici 2027.Mais ces explications sont loin de convaincre l'ASN, qui n'a pas encore accepté ce report à 2100.
Actuellement, trois des quatre réacteurs de Chinon sont à l'arrêt. Saint-Laurent-des-Eaux comprend de son côté deux réacteurs en exploitation ainsi que deux autres en cours de démantèlement.