La dépouille du Général Gudin, né en 1768 à Montargis et mort en 1812 en Russie, est aujourd’hui transférée aux Invalides pour un hommage national en présence de la Ministre des Anciens Combattants. C’est l’épilogue d’une aventure politico-rocambolesque débutée en 2019 à Smolensk en Russie.
Le Général Gudin fait partie de cette lignée de Généraux d’Empire, dont la bravoure et la loyauté à l’Empereur était sans failles. D’autant qu’il était très proche de Napoléon, dont il était un ami d’enfance. Ils avaient été élèves ensemble à l’école militaire de Brienne C’est sans doute pour cela que sa dépouille aura suivi un périple peu ordinaire pour retrouver sa place au milieu des siens. Il se devait de figurer parmi eux en bonne place
Son corps, retrouvé en 2019 et rapatrié le 13 Juillet dernier en cette année du Bicentenaire de la mort de Napoléon, a suscité bien des polémiques et des atermoiements jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat. En cause, son « découvreur », Pierre Malinowski. Proche du pouvoir russe, cet ancien assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen, ancien légionnaire, préside la Fondation pour le développement des initiatives franco-russes, et souhaitait faire du retour du Général l’occasion d’un rapprochement Poutine- Macron. Ce qui a compliqué singulièrement la situation.
Un Général exemplaire mais plutôt méconnu.
Charles-Etienne Gudin a été un « très bon général des armées de la Révolution, puis de l’Empire », aux dires de ses descendants, le Prince Joachim Murat et Albéric d’Orléans, descendant direct. Les historiens reconnaissent ses vertus qui lui ont permis d’avoir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe avec 659 autres noms de généraux qui ont servi sous la Première République ou le Premier Empire. Il est mort au combat à Smolensk en Russie.
Alors que Napoléon visitait la cathédrale de la ville, il est averti d’une bataille et envoie le Général en renfort avec le Maréchal Ney. Au cours du combat, un boulet lui emporte la jambe. Il est transféré dans la ville où il meurt le 22 août 1812, veillé par Napoléon.
Inhumé sur place, son tombeau disparaît des radars, à l’occasion des bombardements de la seconde guerre mondiale. A l’occasion de fouilles, un squelette unijambiste est exhumé en 2019. Il faudra deux ans pour effectuer les recherches ADN, et convaincre les deux parties, la France et la Russie du rapatriement du corps. Le refroidissement entre les relations franco-russes et la pandémie retardent encore son transfert. D’autres péripéties, comme son lieu d’inhumation, viendront encore rendre son retour encore plus rocambolesque.
Un proche de Napoléon
« Le Général Gudin était un des officiers les plus distingués de l’armée » écrira l’Empereur pour son oraison funèbre le 23 août 1812 qui ajoutera « il était recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité » poursuivra-t-il. Enterré en Russie, seul son cœur avait été rapatrié en France au Père Lachaise dans le caveau familial.
L’inhumation aux Invalides
Finalement les autorités françaises ont fini par annoncer le jour de son arrivée en France en juillet dernier, son inhumation le 2 Décembre 2021 aux Invalides. Il devait finalement rejoindre ses pairs aux Invalides. Denier petit aléa dans son incroyable histoire, du au Covid cette fois. Le 1er Ministre Jean Castex qui devait représenter la France à cette cérémonie est empêché puisqu’à l’isolement. C’est donc Geneviève Darrieussecq, la Ministre des Anciens Combattants qui a présidé la cérémonie.