"Les clients reprennent goût aux salles" : comment expliquer le rebond du cinéma à Orléans ?

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Les cinémas Pathé de la métropole d'Orléans ont enregistré une augmentation de leur fréquentation durant trois mois consécutifs. ©France 3 Centre-Val de Loire

Avec près de 19 millions d'entrées en juillet le cinéma français est en progression par rapport à l'an dernier. A Orléans, une hausse de la fréquentation a été enregistrée pendant trois mois consécutifs.

Est-ce un oubli ? Un signe d’impatience ou bien une perte d’habitude ? A l’heure du déjeuner ils sont plusieurs à trouver les portes du cinéma Pathé d’Orléans closes. Elles n’ouvrent qu’une heure plus tard. Qu’importe la raison de ce contretemps, cela démontre bien que le public souhaite retrouver le chemin des salles de cinéma.

Une fréquentation en hausse de 48% en juin à Orléans

En France, 18,7 millions d’entrées ont été enregistrées dans les salles obscures en juillet dernier a annoncé le Centre National du Cinéma (CNC). Jamais le nombre d’entrées n’avait été aussi élevé depuis juillet 2011. Cela représente une hausse de 2,2% par rapport à juillet 2023.

Les salles d'Orléans et de sa métropole n'échappent donc pas à la dynamique. Le multiplex Pathé situé place de Loire a enregistré une augmentation de 6% de sa fréquention en juillet. C'était encore mieux en mai (+30%) et en juin dernier (+48%).

Ce rebond soudain s'explique par les succès de plusieurs films. Certains sont américains comme Vice-Versa 2 et Deadpool & Wolverine. D'autres sont français.

Un p'tit truc en plus d'Artus a sauvé notre semestre. Une surprise. Une révélation.

Damien Lebé, directeur des cinémas Pathé d'Orléans et de Saran

La comédie française Un p'tit truc en plus s'approche des 10 millions d'entrées. Pour Damien Lebé, le directeur du multiplex, la comédie française a été à l'origine de cette embellie : "le film d'Artus a sauvé notre semestre. Ça a été une vraie surprise. Une révélation, l'engouement. Un bon film français comme on aimerait en voir plus souvent".

Ce succès a été suivi d'un autre, celui du Comte de Monte-Cristo. Le film qui met en scène Pierre Niney booste à son tour les entrées. "On n'a pas l'habitude de voir des films français avec un tel budget, de tels décors, une telle image.Si il pouvait y avoir plus de films comme ça ça fera la bonheur de tout le monde", raconte Milan.

Ce passionné de cinéma a pris plaisir ces derniers mois et a multiplié les venues dans les salles obscures "en plus du Comte de Monte-Cristo, j'ai vu Vice-Versa 2, Dune 2 et Longlegs, le tout en l'espace de 2-3 mois."

Des films attractifs et qui font logiquement parler d'eux. Le bouche à oreille fait ensuite son effet. Jacqueline qui s'apprête à prendre sa place pour voir Vice et Versa 2 nous confie avoir été motivée après discussion avec ses collègues "j'ai eu beaucoup de bons retours. Elles viennent souvent au cinéma avec leurs enfants."

La Fête du cinéma et la météo en booster

Autre raison de ce rebond selon le CNC. Le succès de la Fête du Cinéma. Entre le 30 juin et le 3 juillet, avec un tarif unique de 5 euros elle a permis d'enregistrer 4,5 millions d'entrée. Un record historique ! Le tout couplé avec une météo longtemps morose qui a donc permis de redonner du souffle à un 7e Art qui en avait bien besoin.

Petit à petit, les clients reprennent goût aux salles, ils choisissent leurs sorties différemment. Ils veulent un film avec du spectacle.

Damien Lebé, directeur des cinémas Pathé d'Orléans et de Saran

Les cinémas n'ont jamais retrouvé le niveau de fréquentation d'avant Covid. Ces chiffres sont donc accueillis avec une grande satisfaction : "Petit à petit les clients reprennent goût aux salles, ils choisissent leurs sorties différemment. Ils veulent un film avec du spectacle. On a des rebonds sur les films en 4DX qui quand ils sortent remplissent les salles en premier avant la version classique du film", nous explique Damien Lebé.

Un premier semestre difficile

Une bouffée d'oxygène d'autant plus bienvenue que le début d'année a été perturbé par la grève à Hollywood. Les sorties de nombreuses productions américaines (films et séries) ont été reportées à la fin d'année ou à 2025.

Cependant ce redémarrage ne se fait pas ressentir dans tous les cinémas. Aux Carmes, toujours dans le centre-ville d'Orléans, le cinéma d'art et essai n'a pas eu la chance de surfer sur les succès du box-office.

Aucun des films à succès n'a pas être diffusé au moment de la sortie nationale. Nous avons eu entre 15 jours et un mois de retard

Xavier Croué, directeur technique du cinéma des Carmes à Orléans

La faute à une distribution plus tardive des films explique Xavier Croué le directeur technique du cinéma : "Aucun des films à succès n'a pas être diffusé au moment de la sortie nationale. Nous avons eu entre quinze jours et un mois de retard. On a donc fait moins d'entrées."

Un regret pour la direction qui estime la baisse du nombre d'entrées à 8% par rapport à juillet 2023. Une année jugée exceptionnelle : "2023 a été notre meilleur été depuis longtemps. On avait pu sortir Barbie et Oppenheimer en sortie nationale. Ça s'était ressenti sur nos entrées. Ce qui n'est pas le cas cette année."

Un maintien de la dynamique espéré

Une baisse qui n'inquiète pas davantage car elle concerne uniquement le mois de juillet. Les professionnels ont donc retrouvé le sourire. Est-ce de manière pérenne ou temporaire ? Les prochains chiffres de fréquentation sont d'ores et déjà attendus de pied ferme. Le cinéma français veut définitivement passer au chapitre suivant.

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