Entre le 9 et le 17 octobre, l'église de Lorris, dans le Loiret, accueillera plusieurs concerts organisés autour de l'orgue local, l'un des plus anciens de France. L'occasion de (re)découvrir de la musique classique plus ancienne que celle que l'on entend habituellement.
Violoncelle, clarinette, flûte à bec et vielle à roue animerons les arcades de l'église de Lorris, dans le Loiret, à l'occasion du 35e festival de musique ancienne prévu du 9 au 17 octobre. Un festival en quatre concerts, deux par week-end, façonnés autour de la pièce maîtresse de l'édifice : l'orgue.
Un instrument unique, bâti au début du XVIe siècle, ce qui en fait l'un des plus vieux orgues de France. Il est la raison de vivre de l'association "Les amis de l'orgue de Lorris", organisatrice du festival et dont le but est "de le faire entendre au plus large public dans des configurations variées", s'enthousiasme Pierre Florian, président de l'association.
En réalité, les tuyaux dateraient plutôt du XVIIe siècle, une période où il n'avait "pas du tout les mêmes fonctions, but, sonorités qu'un orgue des siècles suivants", précise-t-il. Si bien que sa conception "limite le répertoire jouable", encourageant le festival à programmer des pièces plus anciennes que la musique classique connue du commun des mortels de 2021.
Musique d'hier et d'avant-hier
Le programme prévoit ainsi deux récitals de deux organistes de la région, qui vont "décliner des pièces adaptées à l’orgue et qui les intéressent". L'un proposera un itinéraire musical dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles, et l'autre enchantera des petites fugues françaises, époque baroque.
A cela s'ajoutent deux concerts. Le premier verra l'orgue "discuter" avec des voix, si bien que l'orgue ne jouera que quand les voix ne chanteront pas, et vice versa. Le tout sur des motets de Jean-Sébastien Bach, avec quatre voix, un violoncelle, une basse et évidemment l'orgue. Le deuxième concert promet "une veillée imaginaire", à la croisée de la musique savante et populaire, ancienne et moderne, dans une ambiance festive.
Une ambiance festive qui traduira bien le sentiment de satisfaction de Pierre Florian de pouvoir organiser à nouveau le festival :
Le spectacle vivant, c'est unique. C'est très important que cette rencontre puisse se faire. L'année dernière, on s'est battus pour organiser le festival, mais le confinement nous est retombé dessus. Ca change la conscience qu'on a du monde artistique. On a vu des artistes qui se demandaient quelle était leur place sur cette planète pendant la crise.
Avis aux frileux : "ça s'écoute très bien"
Avec, il l'espère, le public au rendez-vous. En moyenne, il affirme que les concerts du festival attirent à peine 60 ou 70 personnes, "100-110 dans les bons jours". Cet horizon, il espère l'élargir, l'église étant en capacité de recevoir deux fois plus de monde. Seulement, le public est "avant tout local et rural, deux tiers des gens viennent des alentours, et le dernier tiers du reste du département, parfois d'Orléans et de Montargis".
Et surtout, Pierre Florian a conscience du côté "niche" que peut avoir la musique classique en 2021, d'autant que "la musique ancienne a déjà un côté niche au sein de la musique classique". Mais il tient à rassurer : ce qui va être joué, "ça s'écoute très bien". "Les bases musicales inventées à l'époque sont toujours d’actualité, les structures qu’on entend aujourd’hui à la radio se fondent sur ce qui a été fait dans ces années là", plaide-t-il. Ces fugues d'autrefois, chaque fois qu'on les entend, c'est le printemps.
Retrouvez le programme complet du 35e festival d'orgue et de musique ancienne de Lorris :
Samedi 9 octobre :
Cabinet de Curiosités
Un itinéraire musical inattendu dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles.
Jospeh Rassam (Amilly), Récital d’Orgue.
Dimanche 10 octobre :
Jesu meine Freude
Motets de J.S. Bach: héritages & traditions.
Ensemble Consonance : Amandine Trenc, (soprano), Betsabée Haas (soprano), Jean-Michel Fumas (contre-ténor), Olivier Coiffet (ténor), Benjamin Garnier (violoncelle), Stefano Intrieri (orgues), François Bazola (basse et direction musicale)
Samedi 16 octobre :
Une veillée imaginaire
Musique savante, populaire, d'hier ou d'aujourd'hui: le plaisir à être ensemble, partager, faire découvrir.
Ensemble les Récits en Dialogues : Lydia Vlamynck (flûte à bec, vielle à roue), Denis Vlamynck (cornemuse, vielle à roue), Robert Ramon (Clarinette, Cor de Basset), Fabien Du-rou (Trompette, Bugle), Damien Colcomb (orgues, clavecin)
Dimanche 17 octobre :
Fugues à la Française
Fantaisies, fugues et caprices dans la France baroque.
Xavier Eustache (Etampes), Récital d’orgue
Les concerts sont à 16h en l'église de Lorris.
Plein tarif : 16 euros. Tarif réduit (membres, étudiants, chômeur) : 12 euros. Gratuit pour les moins de 12 ans.