Les travaux de la déviation de Jargeau (Loiret) avaient été stoppés après la découverte sur le chantier d’une petite fleur protégée : la corydale solide. Le préfet vient de lever la suspension des travaux.
La déviation entre Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret) et Jargeau prend décidément des allures de feuilleton. Dernier épisode ce mardi 25 juin avec la levée de la suspension des travaux qui bloquait le chantier depuis le 29 mars dernier.
En cause, la découverte d’une petite fleur baptisée la Corydale Solide, sur le tracé de la déviation, entre la RD921 et l’ancienne ligne de chemin de fer. Une espèce protégée, qui, ironie du sort, contient des alcaloïdes aux propriétés "paralysantes"… y compris pour les travaux !
Le Département du Loiret avait dû fait suspendre le chantier, jusqu’à ce que le CNPN (Conseil national de la protection de la nature) se soit prononcé.
Mais ce mardi 25 juin, le préfet a choisi de lever cette suspension, les travaux vont donc pouvoir reprendre. Sauf sur le lieu de découverte de la corydale qui devra être préservé du va-et-vient des pelleteuses.
" Tous les travaux susceptibles d’entraîner une destruction, altération ou dégradation de la Corydale solide, qui est une espèce protégée, sont interdits dans l’emprise Est du projet comprise entre la voie ferrée et la RD960, sur le territoire de la commune de Saint-Denis-de-l'Hôtel. La voie ferrée elle-même n’est pas incluse dans le périmètre d’interdiction." - Préfecture du Loiret
Recul du chantier de la déviation de Jargeau, épisode 2
C'est la deuxième fois que le chantier était suspendu. Avant la petite fleur violette, le chantier avait déjà été interrompu entre janvier et octobre 2018. Un arrêté préfectoral, autorisant la destruction de certaines espèces protégées avait été retoqué pour vice de forme.
Cette reprise des travaux est donc une bonne nouvelle pour les partisans de la déviation qui attendent avec impatience les quinze kilomètres de route entre Darvoy et Mardié pour désengorger le centre-ville. Depuis des années, les riverains de Jargeau subissent les nuisances aux heures de pointe.
Alain Léger, secrétaire de l'association RD 951 nous confiait lorsque le chantier a été suspendu : "Les travaux ont d'abord été stoppés parce qu'il y a eu les balbuzards. Puis il y a eu les crapauds et les papillons... En attendant, les nuisances, le passage incessant des voitures, des camions et la pollution, ça continue ".