150 jeunes migrants qui ont atteint leur majorité seront expulsés de leur hébergement fin août alors qu'ils sont pour la plupart scolarisés. Ce durcissement de la politique d'accueil des jeunes migrants a déjà eu pour conséquence la mort d'un jeune guinéen en juin dernier.
Aliou vivait à l’hôtel du Sauvage dans une chambre allouée par le conseil départemental du Loiret. Il est mort dans la nuit du 28 juin d’une surdose de valium et d’alcool. Un drame qui a suscité une vive émotion au sein de la petite communauté de ces jeunes mineurs étrangers qui compte une centaine d’individus sur Orléans.
Les défaillances de la prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance
Adam qui était l’un de ses amis met en cause les défaillances de la prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance. « Rien ne serait arrivé selon lui avec un meilleur suivi des éducateurs. Trop peu nombreux, les assistants sociaux sont débordés. Avançant des arguments budgétaires, le conseil départemental du Loiret se refuse à allouer des moyens supplémentaires. Pire. La collectivité s’apprête à priver d’hébergement fin août 150 jeunes majeurs étrangers. Des places dans des hôtels qui, selon la préfecture, sont attribuées au détriment des personnes à la rue qui font appel au 115.Mobilisées, les associations de soutien aux jeunes mineurs étrangers dénoncent ces décisions qui « préparent leur exclusion ». « Lors d’une réunion, le président du département, Marc Gaudet, nous a rappelé que tout le monde ne pensait pas qu’il fallait aider ces jeunes migrants… A moins d’un an des élections municipales, le conseil départemental ne souhaite pas froisser les partisans du moindre accueil. C’est clairement politique » avance Marie-Noëlle Vitry de la Cimade.
Sans hébergement à la rentrée, comment les jeunes migrants qui sont pour la plupart scolarisés pourront-ils suivre leurs cours. Tout en cherchant chaque soir un lieu pour dormir ? Cette situation d’extrême précarité qui les pousse tout droit à l’échec scolaire remettra en question de surcroit leur titre de séjour temporaire d’étudiant.
Le durcissement de la politique d'accueil des jeunes migrants menée par le conseil départemental et l'Etat va déclencher une "urgence humanitaire" selon les associations.
Une mobilisation ce mercredi
Les associations appellent à se mobiliser le mercredi 10 juillet à 17 h place de Gaulle à Orléans pour dénoncer ce durcissement de la politique d’accueil des jeunes étrangers.>> reportage réalisé à Orléans le 9 juillet 2019