Loiret : l’oncle de Jana est parti chercher sa nièce, amenée de force en Syrie

La petite Jana vivait chez sa mère à Malesherbes, dans le Loiret, lorsqu’en 2014, son père radicalisé l’avait conduite de force en Syrie. Depuis 4 ans, son oncle se bat pour la retrouver. Il vient de partir en Syrie.

Jana, 3 ans, devait partir pour les vacances d'été avec son père au Maroc. Mais la petite malesherboise a été emmenée dans les territoires du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, où son oncle est désormais à sa recherche, quatre ans plus tard.
 

Une tache de naissance


Aujourd'hui âgée de 7 ans, Jana pourrait se trouver dans un camp de réfugiés au nord-est de la Syrie, où s'entassent des milliers de femmes et d'enfants de djihadistes, après la fin du "califat" autoproclamé de l'EI en Syrie et en Irak.

Pour l'identifier, son oncle maternel Mostafa Tarbouni compte notamment sur un indice précieux : une tâche de naissance sur le haut de la cuisse. Mais pour l’instant, il n’est pas autorisé à accéder au camp.

"Il nous faut l’accord du ministère des affaires étrangères français pour pouvoir chercher et identifier Jana", explique-t-il à notre journaliste de France 3 Centre-Val de Loire, dans un échange sur la messagerie WhatsApp.

Le camp est situé dans le Rojava, une région gérée par les Kurdes. "On a rencontré le ministre des affaires étrangères du Rojava. Il nous demande que son homologue français donne son feu-vert. Le ministre kurde est sincèrement prêt à nous aider. Il va appeler le quai d’Orsay lui-même à ce sujet", précise-t-il.

Lundi, son avocat a également effectué une requête auprès du Ministère des affaires étrangères français.
 

La chute de l’Etat Islamique a accéléré les choses



La famille de Jana n’a jamais perdu l’espoir de retrouver la fillette, convaincus que cette dernière est toujours en vie. Aujourd’hui, Jana serait avec une Libyenne affiliée à l'EI, assure Mostafa Tarbouni. Ces informations, il les tient des journalistes suivant le dossier des Français en Syrie et des femmes rentrées en France après avoir rallié l'EI.

C’est la chute de la petite ville de Baghouz, située à la frontière irako-syrienne et dernier bastion du califat le 23 mars dernier, qui a convaincu Mostafa de franchir le pas et de se rendre en Syrie. L’oncle de Jana vit dans la Nièvre. Il est le dernier à avoir vu la petite Jana avant qu’elle ne parte pour la Syrie. C’était en août 2014, à la gare de Nevers.

Le père de Jana, Eddy Leroux, avait récupéré sa fille chez son ex-femme à Malesherbes. Il disait vouloir aller au Maroc pour des vacances. Ce sera la Syrie. Alertée par la mère de l'enfant qui s'inquiétait de ne pas voir revenir sa fille, la Justice française confirmera qu'Eddy Leroux et sa nouvelle compagne sont partis vers la Syrie avec Jana et trois autres enfants, dont un nouveau-né.
 

Un premier rebondissement en 2016


Converti à l'islam sous le prénom de Zayed, Eddy Leroux meurt "au combat" en 2015 dans la région de Palmyre, dans le centre de la Syrie.

De retour en France fin 2016, sa compagne a été arrêtée à l'aéroport parisien de Roissy. Elle "est rentrée avec ses trois enfants. Mais elle a fait le choix de sacrifier ma nièce en la laissant derrière", accuse Mostafa Tarbouni.

Fin février, au moins 80 enfants français se trouvaient en Syrie, selon des estimations de sources françaises.

"Derrière Jana, je le dis toujours, c'est le symbole de beaucoup d'enfants qui sont en souffrance dans les camps", insiste Mostafa Tarbouni. "Il est vraiment temps qu'on s'occupe de ce problème".

Mi-mars, Paris a rapatrié pour la première fois cinq enfants "orphelins et isolés". La France n'exclut pas de rapatrier d'autres orphelins, mais dit qu'elle procèdera au cas par cas.
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