Abdoul-Hakim Anaiev originaire de Strasbourg, ami du terroriste, a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers. L'homme, aujourd'hui âgé de 26 ans, encourait 30 ans de prison.
La cour d'assises spéciale de Paris a condamné Abdoul-Hakim Aniev à 10 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers. Il était l'ami proche de Khamzat Azimov, l'assaillant qui avait perpétré une attaque au couteau meurtrière le 12 mai 2018 à Paris. Le Strasbourgeois, d'origine tchétchène avait joué un rôle clé dans le passage à l'acte du jihadiste.
Son procès a débuté mercredi 25 octobre. Ce mardi, jour du verdict, le ministère public avait requis dix-sept ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers contre Abdoul-Hakim Aniev.
Il comparaissait pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes". Entendu lundi 30 octobre, l'homme reconnaît avoir adopté l'idéologie de Daesh mais réfute quelconque influence sur l'attentat commis par son ancien ami il y a cinq ans.
"Il y a celui qui agit et celui qui pense"
Le 12 mai 2018, Khamzat Azimov, tuait à l'aide d'un couteau de cuisine Ronan Gosnet. Âgée de 29 ans, la victime était un employé d’une librairie du quartier du Palais Garnier. L'assaillant s'en était pris par la suite à d'autres passants avant d'être abattu par les forces de l'ordre. L'attaque avait été revendiquée dans la foulée par l'État islamique.
L'avocate générale souhaite mettre en lumière "l'influence évidente de Abdoul-Hakim Anaiev sur Khamzat Azimov dans ce conditionnement". D'après elle, l'individu influence à l'époque son ami dans le passage à l'acte, en nourrissant "son idéologie jihadiste".
Les deux hommes se considéraient comme "frères de sang", selon les dires de l'accusé. Tous deux d'origine tchétchène, ils avaient noué un lien fort à la fin de leur scolarité, au lycée Marie Curie de Strasbourg. À ce moment, Abdoul-Hakim développe une fascination pour Daesh et n'hésite pas à présenter son ami Khamzat à des membres de l'État islamique. "Il y a celui qui agit et celui qui pense", évoque la magistrate qui ne veut pas dissocier "le jihad par la plume et le jihad par l'épée". Pour rappel, l'accusé travaillait à l'Office française de l'immigration à Strasbourg, au moment des faits.