Suite à un appel national, les inspecteurs du permis de conduire sont en grève ce 18 octobre. En cause, la privatisation possible du permis et le manque d'effectifs.
A l'appel du Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs (Snica-FO), une grève a été lancée ce 18 octobre parmis les inspecteurs du permis de conduire. En cause, pour le syndicat, la crainte d'une privatisation prochaine de ce service public, devenu "service universel" avec la loi Macron du 6 août 2015. "Victimes de réformes mal préparées et se succédant à un rythme effréné, subissant au quotidien des applications informatiques à la fiabilité catastrophique, exposés à la banalisation de la fraude qui sévit massivement au sein des centres agréés pour l'examen du code de la route, vos agents n'en peuvent plus", déplore le préavis.
Au-delà des coûts, un "problème de sécurité routière"
"Nous sommes extrêmement inquiets par rapport à la tournure que prennent les événements", confirme Yannick Dupuis, délégué départemental Snica-FO dans le Loiret. En effet, selon le syndicat, la privatisation "à très court terme" de la profession fait peser un danger à la fois sur l'indépendance des inspecteurs du permis, sur le coût pour les usagers et sur la sécurité routière en général. "Il y a une espèce de glissement", vers un système où le code et le permis "deviennent des biens de consommation", poursuit-il. Avec, à la clé, un fort taux d'échec, une fraude et des incivilités plus fréquentes
Pour enfoncer le clou, le syndicat brandit, chiffres à l'appui, la dégradation des résultats et l'augmentation des prix de l'examen du code de la route. Externalisé et confiés à des agents privés en 2016, cet examen, aussi appelé ETG (épreuve théorique générale), qui accueille plus d'un million et demi de candidats par an, a en effet vu son taux de réussite s'effondrer. En 2019, à peine un candidat sur deux parvient à passer le code, et parfois moins dans certains départements.
"Ce n'est pas seulement un problème de prestation, c'est un problème de sécurité routière", assène Yannick Dupuis. Dans ce contexte, le Snica-FO demande notamment "L’abrogation des dispositions relatives aux privatisations et au service universel", une revalorisation des indemnités, et davantage de postes pour faire face à une charge de travail de plus en plus complexe. Chaque année, plus d'1,2 millions de candidats sont admis à l'examen pratique du permis de conduire.