Le raz-de marée macroniste attendu sur le Loiret n’a finalement pas eu lieu. Sur les six circonscriptions du département, la République en marche n’en a récupéré que la moitié. Trois circonscriptions restent sous étiquette Les Républicains.
Les 1ère, 2ème et 6ème circonscriptions confirment.
Sur la 1ère circonscription, au premier tour, Stéphanie Rist (LREM) avait obtenu le plus gros score avec 44.67% des suffrages, loin devant Charles-Eric Lemaignen (LR) (18.44%). Pourtant, le président de l’agglo d’Orléans, aurait pu bénéficier de la popularité du député sortant LR, Olivier Carré, qui ne se représentait pas en raison de la loi sur le non-cumul des mandats, préférant garder son siège de maire d’Orléans.
Mais sur cette circonscription, la vague en Marche ! a bien déferlé, les reports de voix du PS, de la France Insoumise et du parti communiste ayant largement bénéficiés à la candidate LREM.
Les voix du FN n’ont donc pas été suffisantes pour permettre à Charles-Eric Lemaignen de l’emporter, d’autant que la participation était également plus faible au second tour (45,38% contre 52,46 au premier).
Sur la 2ème circonscription, Caroline Janvier (LREM) détrône le député sortant Serge Grouard (LR). Avec 48,77% des voix contre 51,23% pour sa rivale, c’est une claque pour l’ancien maire d’Orléans. Le candidat LR a tout de même réussi à réduire l’écart. Au premier tour, il affichait 27,76% des voix contre 35,40% pour Caroline Janvier.
Il a sans doute bénéficié d’une partie des voix du Front National (11,75%) et pâti, lui aussi, d’un manque de mobilisation sur cette 2ème circonscription du Loiret. La participation était en effet plus forte au premier tour qu’au second (49,83% contre 43,76%).
Pourtant, Caroline Janvier (LREM) était jusqu’à peu inconnue des électeurs. Consultante dans le secteur médico-social, la candidate issue de la société civile a remplacé le 15 mai dernier Emmanuel Constantin, référent LREM du Loiret, déclaré inéligible.
Sur la 6ème circonscription, malgré le soutien de Jean-Louis Borloo, ancien ministre et fondateur de l'UDI, Alexandrine Leclerc n'est pas parvenue à percer au second tour. Richard Ramos (LREM) est élu avec 52,69% des voix contre 47,31% pour la candidate UDI.
Au premier tour déjà, Richard Ramos, 49 ans, porte-parole du MoDem dans le Loiret et chroniqueur gastronomique, affichait une belle avance sur sa rivale (35,43% contre 16,96% pour Alexandrine Leclerc).
La candidate UDI a bien rattrapé son retard mais le report des voix et les multiples soutiens (Hugues Saury LR, président du Conseil départemental, Florent Montillot, président de l’UDI du Loiret et Nathalie Kerrien, adjointe au maire d’Orléans) n’ont pas suffi.
Sur les 3ème, 4ème et 5ème circonscriptions : les barons de la droite ont résisté
Sur la 3ème circonscription, la candidate LREM Jihan Chelly n’a pas réussi à mener la vague En Marche ! jusqu’au bout. Pourtant en tête au premier tour (35,37% des voix contre 23,63% pour son rival LR), cette professeur d’anglais au collège Albert Camus et première adjointe au maire de Briare doit renoncer à la députation pour 59 voix d’écart seulement.
Claude De Ganay (LR), pourtant devancé de 12 points, a réussi à rattraper son retard grâce au report de voix du Front National (19,61%).
Il est élu député LR de la 3ème circonscription pour la seconde fois avec 50.1% des voix. C'est à peine moins qu’en 2012 (52,73%).
Sur la 4ème circonscription, Jean-Pierre Door (LR) est réélu avec seulement huit voix d’écart sur sa rivale Mélusine Harlé (LREM). Il fallait s’attendre à ce que ce résultat, très serré, soit contesté. La candidate malheureuse a annoncé déposer un recours auprès du Conseil d’Etat afin de faire recompter les voix.
La conseillère municipale de Sainte-Geneviève-des-Bois dans le Loiret et fondatrice d’un cabinet de coaching est donc bien décidée à faire tomber le baron de la droite. Les résultats étaient déjà serrés au premier tour. Jean-Pierre Door était en position défavorable avec 23,78% des voix contre 28,56% pour la candidate En Marche !
Mais ce n’est rien comparé à ce second tour puisque les deux finalistes affichent un écart dérisoire. Jean-Pierre Door comptabilise en effet 50,01% des voix contre 49,99% pour Mélusine Harlé.
Sur la 5ème circonscription, Bien qu’en position défavorable au premier tour (23,60% contre 29,58% des voix), Marianne Dubois (LR) a su inverser la tendance au second et se faire réélire. Une victoire très serrée tout de même puisque la députée sortante ne gagne qu’avec 88 voix d’avance sur son rival David Simonnet (LREM).
Pourtant, le candidat En Marche ! dirigeant d’entreprise de 47 ans, avait reçu le soutien d’élus de gauche, du Centre et de la Droite dont le plus marquant, celui du maire LR de pithiviers, Philippe Nolland.
Marianne Dubois a donc largement profiter du report de voix du FN (19,03%). C’est son 3ème mandat de député sur la 5ème circonscription du Loiret.