Le verdict était attendu ce 14 février pour Thomas Lemessier, 39 ans, accusé d'avoir assassiné son ex-compagne, Natacha Hamaoui, en 2018. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Son avocat a annoncé qu'il ferait appel.
Thomas Lemessier a nié toutes les accusations en bloc pendant ces 7 jours de procès. Un accusé qui clame son innocence et réfute la moindre accusation à son encontre. "Je n’ai pas tué Natacha" a-t-il déclaré au sixième jour.
La cour d'assises du Loiret en a jugé autrement, condamnant l'accusé à la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Les juges auront au contraire suivi à la lettre les réquisitions de l'avocat général, Cédric Vincent.
L'accusé nie en bloc
Le 7 juillet 2018, Natacha Hamaoui, 39 ans, mère de 6 enfants, s’est rendu à La Selle-en-Hermoy à 17h, en déclarant à ses proches vouloir partir en vacances. Trois mois plus tard, son corps est retrouvé dans un bois de la même commune, nu, caché sous des banchages.
Pour lui, les experts mentent, les témoins aussi. Thomas Lemessier, a nié jusqu’à mettre en doute la possibilité que Natacha Hamaoui ait pu être tuée "puisqu’on ne connaît pas les cause de son décès". Le corps retrouvé trois mois après la disparition était trop abîmé pour déterminer la raison exacte du décès. L’accusé a dénoncé une instruction "menées avec des œillères (…) basée[s] sur [s]es antécédents judiciaires".
Un homme "violent"
Et justement, son casier judiciaire est bien rempli et brosse un portrait peu flatteur du plombier-chauffagiste. L'accusé qui se prétendait "féministe" à l’ouverture du procès, a davantage été présenté avec les attributs d'un homme violent.
Il a été condamné par la cour d’appel de Chambéry à 3 ans de prison ferme en 2018 pour avoir violemment agressé sa compagne actuelle. Il y a quatre ans, Thomas Lemessier était en conflit ouvert avec Natacha Hamaoui pour récupérer la garde de leur fille de 10 ans à l’époque. Il a été condamné deux fois pour violence contre son ex-compagne.
Et le soir de sa disparition, Thomas Lemessier a été identifié au télépéage du Loiret, non loin de La Selle-en-Hermoy, commune où les gendarmes ont retrouvé le corps de Natacha Hamaoui, le 18 octobre 2018.
"Exécution" ou "guet-apens"
Lors de leur plaidoirie, les avocats des parties civiles ont évoqué un "guet-apens", "un plan fomenté de longue date" ayant mené selon eux Thomas Lemessier à tuer Natacha Hamaoui. Le parquet a exposé un "stratagème mis en place par l’accusé et attesté par des éléments matériels".
Autres éléments qui ont desservi la défense : l’alibi peu fiable d'une crevaison à Montargis, le jour de la disparition de son ex-compagne, et les deux téléphones prépayés qui ont borné sur le trajet exact des déplacements de Natacha. L’un des téléphone a par ailleurs été vu dans les mains de la victime par ses proches, la veille de la disparition. Pourtant, au dernier jour du procès, Thomas Lemessier nie toujours. Et son avocat plaide l'acquittement.
Vers midi ce 14 février, le Ministère public avait requis la perpétuité avec 22 ans de sûreté, période pendant laquelle l'accusé ne pourra effectuer de demande de remise en liberté. Le parquet a requis aussi le retrait de l’autorité parentale de Thomas Lemessier sur sa fille de 15 ans, présente à l'audience.
Dans la foulée, l'avocat de Thomas Lemessier a annoncé faire appel de cette décision.