L'autopsie de la victime, âgée de 31 ans et enceinte lors de sa mort, a révélé des traces de lésions apparentées à des actes de torture. Le mari et sa seconde compagne, se rejetant la responsabilité, ont tous deux été mis en examen et incarcérés.
L'homme soupçonné d'avoir tué son épouse enceinte de huit mois mercredi à Montargis, dans le Loiret, ainsi que sa deuxième compagne ont été mis en examen pour meurtre et acte de torture, a annoncé le parquet d'Orléans ce mardi 9 août.
Le compagnon de la victime, âgé de 35 ans et de nationalité sénégalaise, a été mis en examen pour "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime en l'espèce acte de torture et barbarie" et "violences habituelles", a indiqué à l'AFP Christian Magret, vice-procureur d'Orléans.
"Violences habituelles"
Présente sur les lieux du crime, la deuxième compagne du meurtrier présumé a elle aussi été mise en examen pour meurtre et actes de torture et de barbarie, ainsi que pour "violences habituelles", selon cette même source. Les deux suspects ont été incarcérés, et placés sous mandat de dépôt criminel.
La victime, âgée de 31 ans et enceinte de huit mois, est décédée mercredi 3 août à l'hôpital de Montargis, après avoir été retrouvée inconsciente à son domicile. Selon le parquet d'Orléans, citant vendredi les premiers éléments de l'autopsie, "la cause de sa mort est un traumatisme crânien grave [...]. Certaines des blessures constatées s'apparentent à des actes de torture et de barbarie. Les nombreuses lésions sont d'âges différents [...] et ont été constatées sur l'ensemble du corps". Le fœtus porté par la victime était "quasiment à terme" et "viable" et "son décès semble lié à celui de la mère".
Une cagnotte pour les obsèques
Lors de leur intervention, les policiers avaient constaté que l'appartement était "insalubre". Les trois enfants du couple âgés de 2, 3 et 5 ans présentaient un "aspect rachitique" et un "état de saleté", tout comme l'enfant de 3 ans de la seconde compagne, également enceinte. Les quatre enfants ont été placés auprès de l'aide sociale à l'enfance.
Lors de ses auditions, l'époux a admis une dispute avec la victime, mais a "nié toute intention homicide", selon le magistrat. Le vice-procureur précise qu'aucun "signe avant-coureur de violence" n'avait été "porté à la connaissance [...] de toutes les autorités qui sont à même de signaler la situation".
La famille et les ami.es de la victime ont de leur côté ouvert une cagnotte pour couvrir les frais d'obsèques, et pour les "soins d'accompagnement au deuil de ses enfants", indique Nous Toutes Loiret par communiqué ce mardi. L'association féministe réclame également "un milliard d'euros au gouvernement pour se donner les moyens d'enrayer ce phénomène et sauver les vies de ces femmes et de leurs enfants".