Quatre ans après des travaux de renaturation, la faune piscicole se renouvelle dans le Loing. Afin d'inventorier les poissons, des techniciens de l'Établissement Public d’Aménagement et de Gestion de l’Eau ont utilisés la technique de la pêche électrique. Qu'ont-ils trouvé ?
Il y a avait du monde ce 10 septembre dans la rivière qui donne son nom à Châlette-sur-Loing. Une quinzaine de techniciens de l’Epage (Établissement Public d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) du bassin du Loing et des membres de la Fédération de pêche du Loiret ont pratiqué durant toute la matinée une pêche électrique. Le but étant d’inventorier les poissons sur une zone d’environ 300 mètres de long.
La technique est relativement simple, mais assez longue.
Un technicien plonge une canne électrifiée en plusieurs points de la rivière. Les poissons étourdis remontent alors à la surface et sont chargés dans des seaux. Plus loin, sur le bord de la rivière, d’autres techniciens les trient et les mesurent. Les poissons sont ensuite remis à l'eau.
Pourquoi comptabiliser les poissons ?
Petit retour en arrière.Depuis les lois sur l’eau des vingt dernières années, la qualité de l’eau de rivières ainsi que la prévention des inondations sont devenus des enjeux nationaux. Pour cela une politique de renaturation des cours d’eaux a été mise en place.
Dans l’est du Loiret le Syndicat de la vallée du Loing, devenu Epage du bassin du Loing, qui regroupe 269 communes sur 3 départements, a pour mission, de redonner aux cours d’eau leur état naturel d'avant les grands travaux d’aménagements des années 60. Une rivière qui retrouve son lit naturel est une rivière en meilleur santé qui retrouve également ses zones humides, indispensables pour lutter contre les crues.
Les études d’impact de ces renaturations sur la faune font partie du travail des techniciens de rivière.
Premier inventaire en Septembre 2015
C’est au mois de septembre 2015 que le barrage de l’ancien moulin de Châlette-sur-Loing, large de près de 30 mètres a été détruit.Avant cela un premier inventaire de la faune piscicole avait été effectué, avec dans l’idée de procéder de même quatre ans après. Quatre ans après, c’est maintenant.
Il est temps maintenant d’effectuer des comparaisons : Poids total des poissons récupérés, nombre d’espèces, et nouveaux poissons. C’est ce qu’on appelle la mesure de la biomasse.
Si les résultats de l’étude de cette pèche ne seront définitivement connus que dans quelques semaines, les techniciens de l’Epage et les membres de la société de pêche du Loiret semblaient plutôt très satisfaits.
Le Loing en meilleure santé
Le premier enseignement de cette pêche c’est d’abord le nombre de poissons pêchés qui est en augmentation. Sur les mêmes points de pêche, trois seaux ont été ramenés contre un cinq ans avant.Mais surtout c’est la présence du Barbeau qui fait plaisir.
Un spécimen a été récupéré, alors qu’il n’était pas présent sur cette zone il y a 4 ans. Et ce n’est pas un hasard, ce poisson aime les eaux courantes. En quatre ans la physionomie du Loing a totalement changé. La rivière a retrouvé son lit normal avec des eaux profondes à certains endroits et à d’autres ses segments dynamiques. Le barbeau a retrouvé son habitat et, ce sont en tout 3 espèces de poissons qui sont revenues (hotu, vairon, brochet ou encore bouvière).
A la fin du mois une autre pêche électrique était prévue, toujours sur le Loing, mais à Montargis ; elle risque d’être annulée à cause du niveau d’eau très bas sur cette partie de la rivière.