La Cour d'appel n'a pas mis fin au placement de la fille de Pauline Bourgoin, retirée à sa mère sur décision du juge des enfants le 24 mai, mais "amorce un revirement de la situation". L'avocate de la mère et plusieurs associations dénoncent un "placement abusif".
La décision était très attendue : la Cour d'appel d'Orléans a rendu ce vendredi 30 septembre sa décision sur "l'affaire Pauline Bourgoin" (le nom a été changé). Cette mère d'une petite fille de 2 ans et demi dont France 3 vous parlait le 15 septembre s'était vu retirer la garde de son enfant le 24 mai par une décision du juge des enfants, sur recommandation des services sociaux.
D'après l'avocate Pauline Rongier, "la Cour d'appel n'a pas mis fin au placement", mais "amorce un revirement de la situation".
La Cour fixe un droit de visite et d'hébergement s'exerçant librement le week-end au domicile maternel, hors médiatisation de l'aide sociale à l'enfance.
Pauline Rongier, avocate de Pauline Bourgoin
Citant le tribunal, l'avocate écrit que la Cour a retenu qu'il "apparaît de l'intérêt supérieur de l'enfant de favoriser le maintien de ses liens avec sa mère". Selon Pauline Rongier, la décision "reconnaît [..] que l'aide sociale à l'enfance (ASE) du Loiret faisait obstacle à leur lien".
Une "inversion des rôles de victime et d'agresseur"
Le 24 mai dernier, le juge des enfants avait décidé le placement de la jeune enfant sur conseils des services sociaux. L'ASE décrivaient une situation de "conflit parental" entre le père et la mère, cette dernière ayant signalé auprès des services une suspicion de violences sexuelles sur sa fille, et des violences physique sur elle-même.
Son avocate et plusieurs associations de protection de l'enfance décrivent une situation de "placement abusif", et d'inversion "des rôles de victime et d'agresseur", selon une tribune accompagnée d'une pétition sur change.org. Se faisant l'écho d'une mobilisation symbolique autour de la mère Pauline Bourgoin, en marge de l'audience devant le tribunal judiciaire d'Orléans le 23 septembre.
Nouvelle audience le 25 novembre
L'avocate se félicite cependant que "la Cour limite les droits du père à des visites médiatisées organisées" par l'ASE, mais continue de déplorer "que la Justice assimile encore des violences intrafamiliales à un conflit parental".
Contactée par France 3, la mère, Pauline Bourgoin, juge cette décision "encourageante" mais "globalement décevant" : pour elle, il s'agit d'une "étape pour récupérer ma fille". Lors d'une prochaine audience devant le juge des enfants, "nous solliciterons la levée totale du placement et le retour de Louise auprès de sa maman", conclut l'avocate. Rendez-vous au tribunal le 25 novembre.