Depuis mai dernier, une mère originaire de Montargis se bat pour récupérer la garde de sa fille, placée après sa plainte déposée pour violences intrafamiliales. Son procès en appel se déroulait ce vendredi 23 septembre devant le tribunal judiciaire d'Orléans. Une audience qui a mobilisé des associations et des élus, venus soutenir cette mère de famille.
Plusieurs associations et élus se sont retrouvés devant le tribunal judiciaire d'Orléans ce vendredi 23 septembre. Une mobilisation symbolique, alors que se tenait le procès en appel d'une mère originaire de Montargis (Loiret) qui se bat contre le placement abusif de sa fille. Son enfant de deux ans et demi a été placée en mai dernier, à la suite d'une plainte déposée par la mère pour violences intrafamiliales.
"C'est une affaire exemplaire d'un dysfonctionnement, d'un problème de société grave aujourd'hui", indique Pauline Rongier, l'avocate de la mère jugée, Pauline Bourgoin. "Cette enfant a été placée du jour au lendemain, sans qu'aucun danger avec sa mère ne soit caractérisé", ajoute l'avocate qui voit cette affaire comme un exemple de dysfonctionnement. "La situation est inouïe", dit-elle.
Une base de formation pour les professionnels
"Cette affaire va être une base fondamentale pour la formation de tous les professionnels de la prise en charge de victimes de violences conjugales et intrafamiliales", explique Jessica Stéphan, référente de parcours à l'association des familles de victimes de féminicides. La référente garde espoir : "C'est un très grand jour pour nous parce que c'est aujourd'hui qu'on va pouvoir tirer les leçons de cette affaire, pour ensuite nous aider dans des dossiers similaires."
Jessica Stéphan regrette que ce qui a été fait par la mère se soit retourné contre elle. "Les victimes de violences conjugales, aujourd'hui en France, ne sont pas crues. Elles sont rarement crues. Et en plus, le système va dans le sens des auteurs", déplore-t-elle.
Une représentante de l'association "Innocence en danger", également présente lors de l'audience, dénonce le "rôle et le pouvoir absolument absurde qui est accordé aux travailleurs sociaux". Elle estime qu'une partie d'entre eux n'est pas suffisamment formée.
"Société marquée par le patriarcat"
Des élus se sont également déplacés pour soutenir Pauline Bourgoin, à l'image de Carole Canette. La maire de Fleury-les-Aubrais regrette "une société encore très marquée par un système patriarcal et par une domination des hommes".
Le procès a aussi été l'occasion, pour d'autres mères dans la même situation, de se mobiliser. C'est le cas, d'Anne, venue de Charente-Maritime. "C'est juste impensable de vivre ça quand on est parent. On ne peut pas retirer un enfant sous prétexte de conflit parental", soupire-t-elle.
Le délibéré sera rendu le 30 septembre.