Ingrid Levavasseur, qui entend conduire une liste de "gilets jaunes" aux élections européennes, s'est déclarée "stupéfaite" de ne pas avoir été consultée sur la rencontre entre le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio et certains proches de sa liste.
Le responsable italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a notamment vu mercredi à Montargis (Loiret) un délégué des "gilets jaunes", Christophe Chalençon, et des candidats sur sa liste, selon un message qu'il a posté sur les réseaux sociaux.
Ce n'est pas sain car nos valeurs communes c'est plutôt le respect, l'échange, la communication. Et là, je me suis dit qu'il y avait une faille. J'étais vraimentstupéfaite qu'on ne m'ait pas consultée pour me dire qu'on organise cela,
a déclaré à Mme Levavasseur, interrogée par l'AFP. Elle dit n'avoir été prévenue de la rencontre que la veille au soir. "Ce genre d'événement ne doit pas se passer dans la précipitation. On doit être réfléchi, posé et en accord ensemble pour cela", selon elle. Mme Levavasseur, aide-soignante de profession, a précisé qu'après cet incident, elle "ne pensait pas" continuer à travailler avec M. Chalençon, qui était chargé de coordonner des assemblées citoyennes.
Pour autant, Mme Levavasseur n'exclut pas de rencontrer ultérieurement M. Di Maio, qui l'avait contactée en janvier mais à qui elle avait répondu que "pour (elle) ce n'était pas le moment".
Le responsable italien avait apporté début janvier un soutien appuyé aux "gilets jaunes": "Ne faiblissez pas!" leur avait-il lancé sur le blog du M5S, mouvement politique atypique né en 2009 du rejet de la classe politique par une partie des Italiens.
La rencontre de mercredi a été jugée par la France comme "une nouvelle provocation" de l'Italie après plusieurs vifs échanges entre les deux pays sur divers différends.