"On espère parcourir 4000 kilomètres en 60 heures" : Christophe participe à la course de ballons à gaz Gordon Bennett aux USA

Christophe Blanchard et son copilote Hervé Moine décollent ce samedi 7 octobre d'Albuquerque au sud des Etats-Unis pour la 66ème coupe aéronautique Gordon Bennett. Leur objectif : rejoindre les grands lacs du Canada le plus rapidement possible à bord de leur ballon à hydrogène !

Le duo participe ensemble pour la deuxième fois à la mythique course internationale de ballons à gaz. La Gordon Bennett, c'est la plus ancienne des compétitions de sport aérien au monde.

Depuis sa première édition de 1906, les règles n'ont pas changé. Les équipages décollent les uns après les autres, à quelques minutes d'intervalles, du même endroit à bord de ballons à gaz remplis de 1000 mètres cubes d'hydrogène et de 300 à 400 kilos de sable. Les vainqueurs sont ceux qui parviennent à parcourir le plus de kilomètres sans atterrir. Il n'y a pas de temps impartis. Les binômes peuvent rester en altitude pendant deux, trois, quatre ou cinq jours, avant de se poser.

Pour cette 66ème édition, 17 binômes internationaux dont trois Français participent à cette course d'endurance. 

Christophe, 71 ans, pilote de montgolfière à Jouy-le-Pothier dans le Loiret et Hervé, 34 ans seront à bord du troisième ballon français : le France 3.

Avec un nom pareil, nous ne pouvions que nous intéresser à eux ! 

60 heures ensemble dans un mètre carré

C'est la deuxième fois qu'ils tentent l'aventure de la Gordon Bennett ensemble. Ils ont survolé l'Europe lors de l'édition 2022. Hervé en est à sa huitième participation, Christophe va vivre sa deuxième expérience.

Les deux hommes se connaissent bien. Ils se sont rencontrés lors d'un rassemblement de montgolfières au Mexique. "Nous avons sympathisé, ça a matché, comme on dit. Nous avons décidé de faire ensemble l'édition de la Gordon Bennett 2022. Il vaut mieux bien s’entendre pour se supporter pendant 60 heures dans 1mètre carré."

Le vent nous portera

Les dernières heures avant le départ sont cruciales. Christophe et Hervé étudient inlassablement les options météorologiques, font des hypothèses de vols et essayent d'imaginer l'évolution de la situation le jour du lancement. "Selon les conditions météo annoncées, nous devrions pouvoir parcourir 4000 kilomètres en 60 heures et atterrir au niveau des grands lacs du Canada", confie Christophe.

Une fois en vol, l'équipage est sans cesse à l'affût des changements de météo et de vents. À la différence des montgolfières à air chaud, le ballon à gaz est l'aéronef des très longues distances. Il requiert un pilotage fin et une connaissance pointue des phénomènes météorologiques."Nous devons toujours surveiller ce qu'il se passe", raconte Christophe.

"Lors de l'édition de 2022, nous avons décollé de Suisse et nous avons atterri en Serbie après avoir parcouru 1000 kilomètres en 49 heures. Nous étions en tête de course au début et on a perdu la course lors de la deuxième nuit. Nous devions éviter de traverser une zone interdite au-dessus de Belgrade où il y avait une foire aux vins. Les ballons devaient contourner la zone. Nous n'avons pas pu avoir les vents favorables pour l'éviter." 

"Le sable, c'est notre énergie"

Chaque équipage part avec la même quantité d'hydrogène, soigneusement contrôlée : 1000 mètres cubes. Les compétiteurs emportent également du sable, qui leur sert de lest et qui est lâché au fur et à mesure, par poignées ou à la petite cuillère pour être plus précis. 

"On part avec 400 kilos de sable. C'est notre énergie. Ce sable nous permet de lester le ballon et de conserver notre altitude, ou de monter. Si on lâche beaucoup de sable, le ballon remonte. Toute la nuit, on doit équilibrer le ballon en lâchant du sable. On ne dort pas de la nuit. On a la chance de pouvoir dormir au petit jour, car le soleil réchauffe l'enveloppe et le ballon monte tout seul, sans notre intervention. C'est le seul moment où l'on arrive à dormir. On a des alarmes qui nous alertent en cas de descente du ballon."

Pour avancer, les pilotes doivent aussi trouver les courants aériens les plus favorables afin d’aller le plus loin possible. Les vents les plus rapides sont souvent les plus élevés, ce qui peut pousser à monter très haut. Les organismes humains sont soumis à rude épreuve, devant supporter 2000, 3000, voire 4000 mètres d’altitude. 

Le binôme se fait également aider par leurs pisteurs restés au sol. Ils sont une petite vingtaine pour suivre l'équipe de Christophe et Hervé, dont un météorologue et un routeur. Une équipe en voiture suit le ballon par la route au fil de son trajet. L'objectif : être présents à l'atterrissage pour récupérer Christophe et Hervé, et retourner à Albuquerque.

Les suivre à la trace

Chaque ballon a un trackeur. À bord, les aérostiers emportent des équipements électroniques pour se repérer, ainsi qu’un GPS tracker qui permet aux passionnés du monde entier de suivre leur progression en temps réel sur leur téléphone grâce à l'application YB Races

Si la météo ne change pas le programme, le lancement est prévu ce samedi 7 octobre à 18h, heure américaine, soit dimanche 8 octobre à 1h du matin, heure française. La diffusion du direct des décollages est à suivre ici.

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