Les électeurs de Saint-Jean-le-Blanc sont appelés aux urnes le 29 janvier 2023. Après la démission de 12 élus, la commune ne possède plus assez de conseiller municipaux. Si pour le moment personne ne veut se déclarer candidat, les hostilités sont déjà lancées.
Le feuilleton continue à la tête de la commune de Saint-Jean-le-Blanc dans le Loiret. Mais cette fois-ci, les échéances sont connues. Alors que douze membres du Conseil municipal ont démissionné en octobre dernier, de nouvelles élections vont se tenir début 2023. Les électeurs seront appelés aux urnes le 29 janvier et le 5 février pour élire un nouveau Conseil municipal, comme l'a décidé la préfecture du Loiret dans son arrêté.
De nouvelles élections forcées par la vague de démission
À l'origine de cette situation atypique : une fracture au sein de la majorité. Le vote du budget municipal de 2022 en est la cause. Ce dernier avait été rejeté trois fois, notamment dans les rangs de la majorité, jusqu'à ce que la Chambre régionale des comptes n'intervienne. Des membres de la propre majorité de la maire, Françoise Grivotet, l'accusaient notamment "d'autoritarisme".
Face à cet imbroglio, plusieurs frondeurs menacent, dès avril, de démissionner. Thierry Charpentier, le premier adjoint de Françoise Grivotet qui s'est vu, par la suite, retiré ses délégations, en tête. Quelques mois plus tard, le 20 octobre 2022, ils sont 11 à le suivre dans sa démarche.
Une vague de départ qui n'est pas sans conséquence puisqu'elle force de nouvelles élections. Comme le précise l'article L270 du code électoral, le renouvellement du Conseil municipal doit avoir lieu lorsque celui-ci perd "le tiers ou plus de ses membres". Composé de 29 membres, le Conseil municipal de Saint-Jean-le-Blanc, ne pouvait donc en perdre plus de neuf.
Qui se porte candidat ?
Pour le moment, du côté de Thierry Charpentier, comme celui de Françoise Grivotet, pas d'effet d'annonce. "Pour l'instant, c'est très prématuré, déclare l'ex-adjoint frondeurs, Thierry Charpentier. Nous sommes en phase de réflexion avec d'autres élus, mais rien n'est exclu." Même chanson du côté de la maire en exercice, Françoise Grivotet. "Je suis en pleine réflexion, je n'ai pas encore pris de décision", annonce-t-elle.
S'il se dit "hésitante" sur sa candidature, Françoise Grivotet n'hésite pas tout de même pas à lancer les hostilités. "Nous avons des informations comme quoi la plupart des élus frondeurs se présentent en s'associant à la majorité que nous avons combattu ensemble. Mon ancien premier adjoint devrait même être tête de liste, c'est sûr, moi je peux vous le dire", lâche-t-elle.
"J'ai de la pitié pour eux"
L'édile conserve un goût amer de ce qu'elle voit comme "un grand gâchis" et ne s'en cache pas. "J'ai de la pitié pour eux, continue Françoise Grivotet. Qu'ils n'aient pas honte d'avoir trompé les électeurs... Ces gens-là ne méritent pas de diriger une commune !" De quoi s'imprégner de l'ambiance à Saint-Jean-le-Blanc. De son côté, Thierry Charpentier assure prendre son temps "compte tenu du passé" afin d'éviter de retourner dans "des conditions" semblables.
Quoi qu'il en soit, cette décision devra être prise avant le 12 janvier prochain, date limite de dépôt des candidatures. La campagne s'annonce déjà mouvementée.