Arrêt des importations de gaz russe : quelles conséquences en Centre-Val de Loire ?

Face à la pression exercée par Vladimir Poutine, la France envisage l'arrêt des importations de gaz russe. Si les particuliers sont protégés par le bouclier tarifaire, certaines entreprises de la région craignent l'impact sur leur trésorerie, allant même jusqu'à imaginer la fin de leurs affaires.

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Vladimir Poutine tente le tout pour le tout pour faire flancher les occidentaux qui boycottent son pays depuis l’invasion de la Russie en Ukraine. Depuis ce vendredi 1er avril, Moscou exige que les livraisons de gaz soient réglées en roubles, la monnaie du pays. "Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe (...) c'est à nous de préparer ces scénarios" déclarait jeudi 31 mars le ministre de l'économie, Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck.

"Bouclier tarifaire" pour les particuliers… 

En Centre-Val de Loire, 35% des résidences sont chauffées au gaz selon l'INSEE. C'est huit fois plus qu'en 1968 où il n'y avait que 4,3% des logements. Les raisons sont assez simples : en cinquante ans le nombre de résidences principales a doublé dans notre région et les logements sont de plus en plus spacieux, par conséquent de plus en plus gourmand en énergie.

Pour ce qui est des particuliers, ils ne devraient pas être impactés davantage. Le Premier ministre, Jean Castex, avait déjà mis en place en octobre 2021 un bouclier tarifaire face à la forte augmentation du prix du gaz. Accentué par la guerre en Ukraine, il a par la suite été prolongé de six mois pour continuer de préserver le pouvoir d'achat des français.

... Mais quid des entreprises ? 

En revanche, du côté des entreprises, aucune aide n'est pour l'instant mise en place alors qu' "on a une dépendance au gaz un peu dans tous les secteurs, comme la cosmétique ou la verrerie, plus généralement toutes les activités où il faut chauffer à haute température" selon Harold Huwart, vice président à l'économie, au tourisme et à l'Europe à la Région Centre-Val de Loire. A noter que la région représente 4% de la consommation nationale de gaz par les établissements industriels.

Un cas très concret : celui de TDC Industrie, une entreprise de quinze située à la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), spécialisée dans la peinture en poudre destinée au secteur du bâtiment. Contacté le 22 mars dernier, sa directrice, Virginie Guilpain, explique qu'elle payait sa tonne de gaz propane 550 euros en 2021 contre 865 à la fin du mois de février. "A un moment forcément ça va mettre en péril l'entreprise. Rien n'est fait, mais j'ai peur de mettre la clef sous la porte". 

A la question "la région envisage-t-elle donc d'aider ces entreprises ?", Harold Huwart favorise "une réponse nationale, tout simplement parce que beaucoup de nos entreprises sont implantées sur plusieurs régions. On a pour l'instant une cellule de crise et des échanges réguliers avec les ministères quand on a des entreprises qui nous sollicitent". Ne souhaitant pas donner de noms, il assure cependant qu'il s'agit "de petites entreprises qui commençaient à remonter la pente du Covid et qui aujourd'hui ont une facture très élevée". Aucune rupture d'approvisionnement donc, mais un gouffre financier pour ces entreprises qui va continuer de se creuser dans les prochaines semaines.

"Aucun risque de rupture d'approvisionnement"

Pour le moment en France, hors de question de céder aux pressions de la Russie. De même pour l'Allemagne, où l'on est pourtant particulièrement dépendant : 49% de la proportion de gaz y est importée depuis la Russie selon Statista. S'il s'agit bien de notre second fournisseur de gaz derrière la Norvège, ce chiffre ne s'élève qu'à seulement 17% dans notre pays selon l'INSEE.

Si la Russie coupe totalement ses exportations, elle sera ruinée avant nous

Harold Huwart, vice président à l'économie, au tourisme et à l'Europe à la Région Centre-Val de Loire

Selon Harold Huwart, "il n'y a aucun risque de rupture d'approvisionnement du gaz. Qui plus est, l'arrêt des importations ne signifie pas la suspension des contrats d'approvisionnement en gaz". Si l'on venait à arrêter les importations de gaz russe, cela se ressentirait "juste" sur le prix du gaz, déjà en forte hausse depuis l'an dernier, car cela nous demanderait notamment d'aller puiser cette ressource ailleurs, au sud de la Méditérannée par exemple. 

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