Raphaël Pitti, médecin-urgentiste humanitaire a annoncé vendredi 1er avril sur France Info qu'il allait se rendre en Ukraine pour ouvrir un centre de formation à la médecine de guerre. Il va s'appuyer sur son expérience d'ancien urgentiste militaire et de médecin humanitaire lors du conflit en Syrie.
Il prendra la route pour l'Ukraine, mercredi 06 avril 2022, avec les membres de l'ONG Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM). Il l'a annoncé ce vendredi matin 1er avril, sur l'antenne de France info.
Raphaël Pitti, médecin-anesthésiste-réanimateur, va s'appuyer sur son expérience d'ancien urgentiste militaire et de médecin humanitaire lors du conflit en Syrie. Son objectif est d'ouvrir le plus rapidement possible un centre de formation à la médecine de guerre à Lviv.
"Les Ukrainiens n'étaient pas préparés à cette situation et il est très important de les former. Il y a toute une procédure, un savoir-faire, ne serait-ce que dans le triage et l'organisation générale de l'hôpital. Ils vivent une situation tout à fait particulière puisque la guerre se situe dans les villes et qu'ils sont directement impactés. Ils sont amenés à prendre en charge des afflux de blessés et ils ne savent pas trier. Ils sont amenés à prendre en charge des pathologies pour lesquelles ils sont peu préparés. Il y a toute une procédure, un savoir-faire, ne serait-ce que dans le triage et l'organisation générale de l'hôpital face à des situations de cette nature. Nos collègues ukrainiens, comme les Syriens d'ailleurs, n'étaient pas préparés à cette situation et il était très important de les former. C'est ce que nous avons fait en Syrie et c'est ce que nous essaierons de faire à Lviv."
Sur le terrain, où tout se joue dans la première heure, la formation des secouristes est également très importante et sera l'un des axes de formation menée par le messin Raphaël Pitti et ses collègues.
"C'est en particulier sur le terrain que tout va se jouer, dans la première heure où 50 % des victimes vont mourir d'asphyxie ou d'hémorragie. La formation des secouristes est donc vraiment très importante dans ce qu'on appelle le relevage des victimes et leur transport aux structures hospitalières, avec des procédures que l'on nomme aussi le contrôle des dommages pré-hospitalier."
Concernant la façon dont se déroule le conflit et en particulier les conséquences sur la population civile en Ukraine, l'urgentiste français ne mâche pas ses mots envers l'attitude des soldats russes.
"Pour ce qui concerne Kiev, Lviv et la majorité des villes, il y a des bombardements sur les civils de manière sporadique mais ça les impacte d'une manière différente qu'à Marioupol qui vit une situation dramatique, comme ce fut le cas à Alep. Je ne peux pas ne pas faire le rapprochement avec ce qu'ont vécu les Syriens durant la dernière décennie. C'est véritablement la même chose, une situation terrible, ils sont enfermés dans des caves, la population a du mal à se faire soigner."
Il n'y a rien à attendre des Russes qui trichent et mentent sans hésiter.
Professeur Raphaël Pitti, médecin-urgentiste humanitaireFrance info
"Il n'est pas question pour eux d’un affrontement, armée contre armée, il n’est pas question d’occuper la ville. Ils ne veulent plus de combats de rue comme ils en ont connu à Grozny en Tchétchénie. Ils restent à l’extérieur de la ville, l’encerclent, l’assiègent et bombardent sans arrêt, peu importe la présence de civils ou pas. Ils détruisent l’approvisionnement en électricité, en eau potable, empêchent le ravitaillement alimentaire et l’évacuation des victimes et n’acceptent pas l’ouverture de corridors humanitaires. Il n'y a rien à attendre des Russes qui trichent et mentent sans hésiter. Ils veulent aboutir à leur objectif, par tous les moyens. Et ils ne respectent pas la convention de Genève de 1949 et la mise en place de corridors humanitaires obligatoires pour évacuer la population civile."
Si vous souhaiter aider le médecin messin dans son projet, vous pouvez faire un don via la page internet de l'association : uossm.fr