Limogé le 6 novembre 2023 de son poste d’entraineur du club de foot d’Orléans après avoir tenu des propos racistes, Bernard Casoni, a finalement été condamné à 25 000 euros d’amende, dont 15 000 euros avec sursis, pour injure publique à caractère raciste, selon le délibéré du tribunal d’Orléans rendu ce jeudi 9 janvier 2025.
Pour Bernard Casoni, l’affaire commence le 21 septembre 2023 lors d’une conférence de presse à la veille d’un match entre l’USO et Châteauroux. À une question sur les difficultés que rencontrerait l’équipe, l’entraîneur répond : “Ils ont des trucs où ils sont excellents. Mais il y a des choses où ce n'est pas suffisant. (...) Mon rôle, c'est de leur dire, de leur montrer et de les aider à résoudre les problèmes. (...) Je l'ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l'ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein…”, selon des propos rapportés par "ici Orléans" (ex-France Bleu Orléans). Dans la foulée, la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren indiquait avoir ouvert une enquête pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale et pour injures publiques à caractère raciste.
Le club de son côté avait annoncé la rupture anticipée du contrat le liant à l’entraîneur et son remplacement par Karim Mokkedem. L’audience pour ces propos présumés raciste s’était tenue le jeudi 14 novembre 2024, en l’absence du principal intéressé, alors en poste depuis deux mois au SC Gagnoa, club de deuxième division ivoirienne.
De multiples accusations
Bernard Casoni faisait l’objet de poursuites uniquement pour ses propos tenus en conférence de presse. Mais les tensions et les accusations de racisme par certains membres de l’équipe s’étaient multipliées depuis sa prise de poste en juin 2023. Auprès des journalistes d’"ici Orléans" (ex-France Bleu Orléans), cinq joueurs de l’USO (des titulaires et des remplaçants) avaient fait part de propos à caractère raciste tenus par Bernard Casoni au sein du club.
Malgré l’ouverture d’une enquête interne au club au moment des faits, Berard Casoni avait reçu le soutien du président de l’USO de l’époque, Philippe Boutron.
Bernard Casoni a certainement eu des maladresses de langage mais il est tout sauf raciste. Il n’y a pas de racisme dans le football.
Philippe Boutron, président de l’USO de 2009 à 2024
Contacté, son avocat Emmanuel Daoud indique que "Bernard Casoni n'accepte pas la déclaration de culpabilité car il conteste avoir tenu des propos à caractère raciste. Cela ne correspond pas à son parcours personnel et professionnel d'ancien joueur et d'éducateur ni à son histoire familiale et à ses valeurs".
En plus de son amende, Bernard Casoni devra verser 500 euros à Sportitude, 500 euros au MRAP, la même somme à SOS Racisme et seulement un euro symbolique à la Licra. Toutes ces associations s’étaient portées partie civile dans le cadre de ce procès.
Bernard Casoni, par l'intermédiaire de son avocat, a annoncé faire appel de cette décision. De son côté, l'US Orléans ne souhaite pas s'exprimer sur cette décision de justice.
Article écrit par Noah Gaume