Face à "l'explosion du nombre d'arrêts maladies", Stéphanie Rist, députée Renaissance du Loiret et rapporteure générale de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale plaide pour que le "débat ne porte pas que sur la minorité d'arrêts de complaisance".
Au début de l'été, le gouvernement annonçait vouloir mieux contrôler les arrêts maladies, en hausse de 30% sur dix ans. Une annonce qui avait fait réagir les professionnels de santé, mécontents d’être pointés du doigt.
Interviewée sur France Info ce mercredi, Stéphanie Rist considère que "l'arrêt maladie, c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas systématique". "Quand on a besoin de repos, ce sont les congés ou les RTT, mais pas l'arrêt maladie" qu'il faut demander, exhorte la députée de la majorité présidentielle.
"Un enjeu de prévention"
Si Stéphanie Rist, également médecin rhumatologue, a déjà été confrontée à des demandes d'arrêt maladie de complaisance de la part de patients, elle assure toutefois qu'il s'agit "vraiment d'une minorité". Pour la députée Renaissance, derrière cette augmentation du nombre d'arrêts maladies en France, se joue surtout "un enjeu de prévention" et un "travail pour améliorer la situation des personnes qui sont en difficulté au travail". Elle rappelle que "3 millions d'arrêts maladie sont pour des raisons psychiques". Face à ce constat, pour Stéphanie Rist, il faut travailler du côté des "professionnels de santé, des citoyens et des chefs d'entreprise", étant donné que "les arrêts de travail sont souvent liés à des troubles musculo-squelettiques". Elle plaide donc pour "plus de prévention et d'aménagement des conditions de travail".
Alors qu'à l'automne, l'Assemblée nationale se penchera sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la députée du Loiret évoque plusieurs propositions "sur la table ou en cours de travail", notamment autour des questions "des arrêts courts, du nombre de jours de carence, du renouvellement des arrêts maladie" ou encore de "l'autodéclaration pendant les épidémies, pendant deux jours". "Il ne doit pas y avoir de sujet tabou sur ces arrêts maladies", soutient Stéphanie Rist. La députée Renaissance du Loiret met en avant le projet de loi Plein emploi qui sera examiné à l'automne à l'Assemblée nationale : "Nous avons nettement diminué les chiffres du chômage grâce à notre politique, mais en parallèle nous devons accélérer la prévention pour que les gens se sentent bien au travail", affirme-t-elle.