Un robot de fabrication chinoise, commandé par l'Etat, permet d'analyser 96 échantillons en même temps, et communique les résultats du dépistage en moins de 24 heures. Une arme sur-calibrée pour les besoins actuels, mais qui pourrait s'avérer très utile, si deuxième vague de Covid-19 il y a.
Malgré la deuxième phase du déconfinement dès ce mardi 2 juin, la possibilité d'une deuxième vague épidémique de Covid-19 en France reste d'actualité. Alors pour bien se préparer à un potentiel retour de la maladie, les régions misent sur la réactivité, en augmentant drastiquement les capacités de dépistage de la population.
En Centre-Val de Loire, le Centre hospitalier régional d'Orléans (CHRO) fait partie de ces nombreux lieux où sont pratiqués des dépistages.
Dans un algéco désolidarisé de l'hôpital pour éviter toute contamination, deux entrées sont prévues pour deux types de population : "L'une reçoit tous les patients symptomatiques qui sont capables de se déplacer, et tous les cas contacts identifiés. L'autre, dépiste tous les patients asymptomatiques dans le cadre de bilans pré-opératoires, soit avant chirurgie, soit avant chimiothérapie", explique Dr. Eric Legac, chef du pôle Biopathologie du CHRO.
96 analyses en même temps
Les prélèvements sont immédiatement transportés à quelques centaines de mètres, sur la plateforme Primmo, un site de recherche fondamentale et clinique, habitué à développer des solutions thérapeutiques innovantes.
Il y a trois semaines, l'endroit a été doté par l'Etat d'un robot analyseur, une machine de conception chinoise qui permet de détecter la présence du virus dans 96 échantillons simultanément, grâce à autant de têtes de pipetage. "C'est comme si on alignait 96 personnes pour faire l'extraction d'un échantillon, abonde la Dr Clémence Guillaume, virologue au CHRO. C'est un gain de temps et une capacité d'analyse très importants."
Théoriquement, le robot pourrait réaliser 2 000 tests par jour. Actuellement, les besoins en tests PCR (ceux qui détectent la présence du coronavirus dans l'organisme) sont de moins de 1 500 par semaine à l'hôpital d'Orléans, qui concentre les besoins du Loiret, du Cher et de l'Eure-et-Loir. Le dispositif est donc calibré pour être une arme préventive, au cas où l'épidémie repartirait à la hausse de façon rapide.
Des résultats en moins de 24 heures
Car, en plus de pouvoir analyser 96 échantillons simultanément, le robot permet un gain considérable sur le temps d'attente des résultats. "Quand on a beaucoup de chance, en 4 heures le résultat est envoyé par méssagerie au médecin, et de toute façon en moins de 24 heures", précise Aurélie Mametz, ingénieure-analyste du CHRO.
Un gain de temps phénoménal : il fallait auparavant trois ou quatre jours pour que les résultats parviennent au médecin prescripteur.
En tout, l'Etat a commandé 21 machines de ce type à la Chine. En plus de l'hôpital d'Orléans, un robot dépisteur aurait également été livré au CH de Tours selon Franceinfo.