"Dévoré par les insectes" : les punaises de lit empoisonnent la vie d'étudiants dans les résidences du Crous d'Orléans

Chaque rentrée, la même rengaine : des résidences étudiantes d'Orléans sont prises d'assaut par les punaises de lit. Avec, à la clé, piqûres et détresse psychologique pour les étudiants. Un changement de prestataire fait espérer une amélioration de la situation… Mais ce n'est pas gagné.

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"Réveil toutes les nuits à cause des piqûres, vers 3-4h du mat, ce n'est plus possibles ! Cela dure depuis un mois !" Sur Twitter, Lucile Mollet fait éclater sa colère sourde. Vidéo à l'appui, la présidente de l'association O'Sem, qui vient en aide aux étudiants de l'université d'Orléans, dénonce l'infestation d'une chambre d'une résidence du Crous par des punaises de lit. 

Comme l'année dernière, et l'année d'avant… la rentrée universitaire s'accompagne de nombreux signalements par les étudiants. "Depuis des années ça se répète, c'est presque quelque chose d'historique", constate avec dépit Mouhamad Benussi Thioune, président de l'Unef Orléans. L'étudiant note "des signalements à droite à gauche", en particulier dans les résidences des Roses et des Hêtres, dans le quartier de La Source.

"Les étudiants vivent dans un stress permanent"

Pour lui, "ce n'est plus possible, parce que derrière la question physique des piqûres, il y a une question psychologique" : 

Les étudiants qui vivent dans ces conditions ne peuvent pas se concentrer sur leurs études, ils sont dans un stress permanent.

Mouhamad Benussi Thioune, président de l'Unef Orléans

Car les punaises de lit, une fois installées dans un matelas, un sommier ou une plinthe, sortent la nuit pour se nourrir du sang du résident. Rien de dangereux, mais une sensation pesante de ne pas pouvoir échapper à une meute grouillante. 

Contacté par France 3 Centre-Val de Loire, le Crous d'Orléans-Tours reconnait l'existence du problème, et assure qu'il est pris très au sérieux : "On traite dès qu'on reçoit une demande, avec une intervention sous 72h." Parlant de son neveu, Lucile Mollet explique pourtant sur Twitter qu'il "est déjà venu signaler plusieurs fois le soucis au secrétariat des Hêtres, a envoyé un courrier, et pour l'instant, c'est comme votre logo : blanc sur rouge, et rien ne bouge", en réponse à un message du Crous.

Le centre a pourtant changé de prestataire en février 2022, après une rentrée 2021 particulièrement infestée. Milouda Latrèche, présidente de ce nouveau prestataire (France Info Punaises), assure que, depuis, "on a une diminution des cas, parce qu'on a mis des choses en place". La dirigeante explique avoir fait plusieurs recommandations au Crous, notamment sur la communication aux étudiants et la nécessité de signaler tôt une infestation. 

Ensuite, "si l'étudiant respecte bien le protocole qu'on lui a fixé trois jours en amont de l'intervention, il peut réintégrer son logement tout de suite". L'entreprise n'utilise pas de produits chimiques, mais une technique à la vapeur. Avec pour avantage, selon elle, de ne pas faire fuir les punaises vers les chambres environnantes. 

La situation peut-elle s'améliorer sans réhabilitation complète ?

Mais Milouda Latrèche le reconnaît : la rentrée est forcément une période propice aux infestations. "Les étudiants reviennent de voyage, et peuvent ramener des punaises dans leurs vêtements, explique-t-elle. Et puis il y a une vie normale de résidence étudiante : ils passent de chambre en chambre, et ils s'échangent les punaises." Sans compter sur les chambres laissées à de nouveaux étudiants, et dont les anciens résidents n'avaient pas signalé une colonie.

Malgré ce constat, elle estime que la situation dans les résidences orléanaises est "loin d'être la pire que j'ai vue". Elle concède une forte présence d'insectes aux Roses, ainsi que dans deux résidences tourangelles. Pour les Hêtres, elle estime être face à "un début d'infestation", capable d'être maîtrisée. "En plus, quand on intervient sur une chambre, on contrôle aussi celles à côté.

Reste à savoir si toute cette bonne volonté suffira à endiguer l'infestation dans des résidences qui ne datent pas d'hier, aux couloirs tapissés de moquette. Les revendications de l'Unef : virer ladite moquette, et de façon générale, rénover les résidences. "Ça demande énormément de financements, et il nous en faut", reconnait le Crous, qui met en avant la réhabilitation de la résidence des Ormes.

Et puis, surtout, Mouhamad Benussi Thioune demande à ce que, "quand on traite, on traite tout le bâtiment d'un coup, sinon c'est un pansement sur une plaie ouverte". Une opération d'ampleur, que le syndicat aurait souhaité voir réalisée pendant l'été, quand les résidences étaient les moins peuplées. "Pour faire ça, il faut faire un audit complet", explique Milouda Latrèche, de France Info Punaises. Ce qui, selon elle, est prévu prochainement dans les deux résidences incriminées.

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