Festival de Loire 2023. Portrait : Nadège, la femme de l'ombre sans qui le festival n'aurait pas lieu

Il faut plus d'un an de travail pour mettre en place ces cinq jours de Festival. Rencontre avec Nadège, qui coordonne, avec son équipe, les 200 bateaux et 700 mariniers qui font vivre le Festival de Loire à Orléans.

C'est à la Taverne des mariniers que Nadège m'accueille. Un endroit réservé aux exposants et mariniers du Festival. "Chacun peut s'y retrouver, on sait qu'après le festival, des liens se sont créés grâce à ce lieu."

Nadège, lunettes de soleil sur la tête, téléphone en bandoulière et feuilles à la main, m'accorde 10 minutes dans son rush de début de soirée. Elle doit aller voir chaque bateau pour donner les derniers ajustements pour la parade de vendredi soir.

Cogérante de la société Événement Voiles Traditions, c'est avec son équipe de 20 personnes qu'elle fait tourner le Festival de Loire depuis 15 ans. 

Son travail ? Gérer la coordination des bateaux et toutes les animations sur les pavés mêlant démonstrations de savoir-faire anciens et jeux ! Sans oublier les invités, cette année la délégation basque. 

Un an de travail au minimum

Le Festival de Loire regroupe "seulement 200 bateaux" qui cachent à leurs bords 700 mariniers... Pour faire en sorte que tout se passe bien, il faut aller à leur rencontre en amont. Et préparer les hébergements, les repas, les douches ainsi que la venue des bateaux par l'eau ou en camions. 

Mais c'est quelque chose qui ne lui fait pas peur. Au contraire, elle attend le festival avec impatience :

Ce que j'aime le plus, c'est la concrétisation de notre année de travail. Quand on arrive le premier jour et que se passent les retrouvailles, les amitiés etc, ça c'est le plus important.

Nadège Pavec

Avec le temps, elle nous fait part du renouvellement des mariniers. De plus en plus de jeunes prennent part dans les associations ou activités professionnelles en lien avec le patrimoine fluvial. Une évolution qui la rassure, mais ne l'étonne pas plus que ça : "le Festival de Loire, c'est l'humain avant tout".

Avec un large sourire, elle m'explique que se retrouver ici tous les deux ans est un pur bonheur.

C'est facile et confortable de travailler avec tout le monde parce qu'on se connait.

Nadège Pavec

"On se retrouve avec plaisir avec la famille marine de Loire. Certes, c'est un gros événement, mais ces 700 mariniers sont chaleureux".

Un métier passion

Travailler dans le milieu du patrimoine fluvial est assez unique. Mais "c'est forcément un milieu qui doit intéresser au départ". "Voir ces bateaux, pouvoir naviguer, connaitre leur histoire, transmettre des savoir-faire, discuter avec les anciens qui expliquent comment les ports étaient avant... C'est cet échange qui me plait."

Mais le plus gros événement du festival, c'est la parade de fin, celle du dimanche après-midi. Cinq jours se seront écoulés et des milliers de visiteurs auront foulé les pavés des quais de Loire à Orléans. C'est un gros enjeu parce qu'il faut mettre en musique 200 bateaux. Et cette année, France 3 Centre-Val de Loire retransmet celle-ci en direct

"Le fait d'être filmé ajoute de la pression. Les timings sont plus serrés que d'habitude parce que la durée de l'émission rentre en compte. Et je vous avoue que ça va être difficile de se plier aux horaires pour la marine de Loire..."

Ordonner les bateaux, donner les "top départ", commenter la parade et raconter l'histoire des associations et de leurs bateaux. Tout ça nécessite une coordination sans faille. Un moment attendu par les festivaliers, mais surtout par les mariniers : "c'est à ce moment-là que les festivaliers remercient les bateaux qui ont navigué pendant cinq jours. Les mariniers sont contents, c'est une façon de leur dire au revoir avant de les retrouver dans deux ans."

Avec beaucoup d'humilité, Nadège conclut en m'expliquant que "c'est beaucoup de travail, mais ça reste une animation comme une autre, il faut être bon tout au long des cinq jours".

En effet, les journées se ressemblent, les navigations et animations sont entre 10h et 19h sans oublier les temps forts, chaque jour. 

Une femme parmi les mariniers

En observant les mariniers, nous pouvons nous rendre compte qu'il y a nettement plus d'hommes que de femmes à bord. Mais ce n'est pas un problème pour Nadège qui m'assure, en rigolant, qu'avec du caractère, il est facile de se faire une place et de ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Maintenant tout se passe bien, on se connait. Des liens de confiance ont été mis en place, mais il faut avoir du caractère...

Nadège Pavec

Elle me fait cependant remarquer qu'elle voit de plus en plus de femmes "bourder". Notamment lors de la Grande Remontée

Bourder ? La plupart des bateaux Loire sont dotés d'une bourde : une longue perche ferrée. On s'en sert pour s'appuyer sur le lit de la rivière et pousser son bateau.

Nadège et son collègue Jeff gèrent 20 personnes sur le Festival de Loire. "Si toute cette équipe-là n'était pas là, je ne pourrais pas faire tout ça. Merci à eux." Chaque personne est essentielle : billetterie, logistique sur l'eau, logistique sur terre, accueil, etc. Des travailleurs dans l'ombre, qui permettent à tous de profiter d'un festival unique en France.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité