Fête de la science : mémoire de l'eau, mémoire de nos pollutions, le BRGM enquête

Le BRGM est au coeur des enjeux environnementaux du cycle de l'eau. Les pollutions de surface, du sous-sol et des nappes demandent un inventaire de toutes les molécules en jeu dans ces processus souterrains.

Spécialisé dans l'analyse du sous-sol, le BRGM (Bureau de Recherche Géologiques et Minières) abrite une unité de chimie environnementale équipée pour suivre l'évolution des polluants du sol jusqu'aux nappes phréatiques.

C'est grâce à leur analyse du cycle de l'eau que ces géo-chimistes sont capables de suivre les polluants dans le sous-sol, notamment les nitrates. Des travaux menés à Orléans par Wolfram Kloppmann et son équipe.

Fruit de leurs travaux, la fameuse "résilience" des nitrates.

Les agences de l'eau constatent la présence persistante de nitrates dans les nappes longtemps après l'arrêt de leur épandage sur le bassin versant.
Un phénomène expliqué grâce à la mesure des temps de transfert dans le sol selon la méthode des isotopes (marqueurs à l'échelle atomique). Une méthode d'analyse testée aux abords de la nappe de la Beauce qui confirme la présence de polluants utilisés il y a parfois plus de 30 ans…

Directive nitrates et nitrates n'ont pas la même horloge (Wolfram Koppman, BRGM)
En étudiant la pénétration des nitrates dans le sous-sol, le BRGM explique la persistance de cette pollution dans le temps ©F3VdL
Un résultat scientifique qui relativise, dans le temps, l'efficacité à attendre de la fameuse directive Nitrates de la Commission européenne.

La mémoire de l'eau en inventaire

Les techniques d'investigation du vivant et la bio-informatique offrent aux chercheurs un vaste champs de connaissance à l'échelle moléculaire.

Une analyse systématique de l'eau est en cours, en allant jusqu'à répertorier la présence infinidécimale de molécule. Avec la découverte dans les milieux aquatiques de l'effet sur l'environnement de perturbateurs endocriniens à trés faible dose (hormone), l'analyse de molécule présentes à de trés faibles concentrations devient un enjeu majeur. Un travail de titan confié a Coralie Soulier qui a la lourde tache d'inventorier des millions de substances à travers les eaux françaises.
La chromatographie liquide à spectrométre de masse haute résolution produit 8 giga-octets de données par échantillons analysés.

Des millions de molécules présentes dans l'eau passées au crible, identifiées et répertoriées.

Une banque de données de la mémoire de l'eau réalisée par Coralie Soulier, chef du projet au BRGM
Le big data de la molécule est en cours au BRGM. Toutes les molécules présentes dans les eaux sont recensées. ©F3CVdL

En partant des molécules trouvées dans l'eau, les chercheurs remontent à la source des pollutions.

Une inversion du procédé qui demande d'enquêter sur les produits dérivés des molécules chimiques répandues dans l'environnement et de s'intéresser à quelques nanogrammes de molécule. c'est ainsi que se révèle la présence de perturbateurs endocriniens actifs à très faible dose.
 


Connaissance des molécules présentes dans l'eau, analyse et inventaire offrent de véritables outils scientifiques de police de l'eau.

La chasse aux polluants émergents est ouverte avec Anne Togola, chef de projet Métrologie de l'environnement

Une analyse systématique des molécules présentes même de façon infinidécimale dans l'eau améliore la gestion des pollutions ©F3CVdL


C'est sur cette description de la réalité des molécules présentes que les experts pourront s'appuyer pour définir les seuils de toxicité. Un outil scientifique qui viendra en appui dans les décisions concernant les futures réglementations françaises et européennes.

 

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