Le mariage de l'informatique et de l'histoire de l'art donne une deuxième vie aux œuvres des siècles passés. En entrant dans la troisième dimension grâce à la numérisation 3D, les sculptures s'offrent à de nouveaux champs de diffusion pour la recherche, l'enseignement et le public.
Dans la petite église de Mesland (41), une équipe de techniciens s'affaire auprès d'une statue de la vierge à l'enfant. Ils utilisent pour une sculpture du XVIe siècle, des techniques d'imageries médicales ultramodernes. Historiens d'art et informaticiens se déplacent sur site pour scanner des sculptures parfois difficile d'accès. Échafaudages et palans sont nécessaires à la descente de cette statue en marbre de 60 kilos.
Classée, la statue de la Vierge à l'enfant de Mesland est une œuvre d'art emblématique du patrimoine sacré du Val de Loire.
Spécialiste de cet art de la sculpture renaissance, Marion Boudon-Machuel, a tenu à conserver cette statue en 3D
De l'intérèt de numériser en 3D la Vierge à l'enfant de Mesland par :
Marion Boudon-Machuel, professeur en histoire de l'Art à l'Université François-Rabelais (Tours)
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La technique utilisée in situ pour obtenir une copie numérique en trois dimensions de la Vierge à l'enfant provient des technologies de pointe de l'imagerie médicale.
La lumiére émise est réceptionnée par trois caméras et génère le relief digital visible sur un écran. La recherche informatique mise en jeu dans ce processus vient surtout des logiciels créés pour restituer la circularité du regard et des déplacements.
Les innovations de ces recherches s'incrivent dans l'interactivité
Technicien 3 D au Centre d'Etude Supérieur de la Renaissance, Damien Letienne se rend au chevet des scultures pour les scanner.
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Pour un chercheur en histoire de l'art, la sculpture reste un domaine difficile à aborder. Pour étudier les œuvres, il est nécessaire de se déplacer sur leur emplacement ou de travailler sur des photos qui ne traduisent pas le relief.
Grâce à ces recherches sur la numérisation en 3D et les interfaces de restitutions et de manipulation des volumes, le digital pourrait venir au secours des chercheurs.
De l'intérêt de la recherche 3D sur l'art sculptural
Pouvoir visualiser une sculture en 3D et la manipuler virtuellement permet d'appronfondir les investigations du chercheur.
Explication Marion Boudon-Machuet, professeur en histoire de l'art
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Souvent rebutés par la difficulté à appréhender l'objet scuplture, beaucoup d'étudiants en histoire de l'art préférent se tourner vers l'art pictural et ses deux dimensions, facile à manipuler.
Enseignant-chercheur en histoire de l'art, Marion Boudon-Machuel fonde beaucoup d'espoir sur la 3D pour relancer l'intérêt pour la sculpture au sein de l'enseignement en l'histoire de l'art. Des numérisations en relief qui permettent aussi des reproductions grâce aux imprimantes 3D.
Enseigner l'art sculptural en 3D
Pourquoi la 3D permet-elle un meilleur enseignement de la sculture? Avec Marion Boudon-Machuel, professeur en histoire de l'art
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Un vaste travail d'inventaire en 3D est en cours concernant le patrimoine de la region Centre-Val de Loire. Des œuvres sculptées et numérisées qui seront mise à disposition du public de manière interactive à travers une exposition digitale en 2018.
Pour aller plus loin sur ce projet de recherche : https://sculpture3d.univ-tours.fr
Pour aller plus loin sur la préparation de l'exposition interactive 3 D : https://www.facebook.com/sculpture3d.cesr.li/