Hôpitaux : faut-il s’inquiéter de la multiplication des plans blancs ? 4 questions à Olivier Boyer, délégué régional de la Fédération hospitalière de France

Face à l'épidémie de grippe, qui submerge les urgences du pays, 87 hôpitaux de France ont déclenché leur plan blanc, pour mobiliser des personnels supplémentaires et ouvrir de nouveaux lits. Délégué régional de la Fédération hospitalière de France et directeur du CHU d'Orléans, Olivier a répondu à France 3 pour y voir plus clair sur la situation.

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Alerte sur l'hôpital. L'épidémie de grippe frappe, en ce mois de janvier 2025, très durement la population, et par ricochet les services d'urgences de l'Hexagone. Et, alors même que le pic épidémique n'est pas encore atteint, 87 hôpitaux de France ont déclenché le "plan blanc", un moyen de faire face à une situation exceptionnelle.

En Centre-Val de Loire, plusieurs hôpitaux ont sauté le pas, face à un afflux très important de patients aux urgences, notamment des patients âgés. Quatre hôpitaux ont activé le plan blanc dans la région : à Dreux en Eure-et-Loir, à Vierzon et Saint-Amand-Montrond dans le Cher, ainsi que le CHU d'Orléans.

Olivier Boyer, directeur de l'établissement orléanais, et délégué régional de la Fédération hospitalière de France (FHF), a répondu à France 3, pour tenter d'y voir plus clair sur la situation.

Très concrètement, un plan blanc, qu'est-ce que c'est ?

Le plan blanc est fait pour faire face à des situations exceptionnelles. Il sert à mobiliser des soignants, faire revenir les compétences requises. Aujourd’hui, on est dans une situation de pic épidémique qui monte, et qui à un moment va redescendre. Et nous avons un afflux de patients aux urgences.

Concrètement, nous avons ouvert une dizaine de lits depuis hier [jeudi 9 janvier] dans les services, et on va ouvrir une autre dizaine lundi, pour éviter que les patients ne restent trop longtemps aux urgences. On ouvre aussi cinq lits en soins continus en réanimation, pour des gens atteints de syndromes grippaux qui peuvent être très très virulents.

Où trouver les moyens supplémentaires pour appliquer ce plan blanc ?

Pendant le Covid, nous avions dû mobiliser les personnels de cliniques, la sécurité civile... Là, ce n'est pas le cas. L'idée, c'est de mobiliser des personnels médicaux et non-médicaux, internes à l'hôpital, sur la base du volontariat. Et je les remercie. Ces personnels vont être amenés à faire un peu plus par exemple.

J'ai aussi demandé à ce qu'on déprogramme les patients programmés en médecine, à l'exception des chimiothérapie et des patients qui ont besoin d'une prise en charge sans laquelle ils devraient aller aux urgences. Même chose en chirurgie, pour que les lits de médecine puissent être pleinement mobilisés pour des patients liés au pic épidémique.

On ne sait même pas si le pic épidémique est passé, est-ce que l'hôpital d'Orléans et ceux de la région vont tenir le coup ?

J'ai bon espoir que oui, qu'on sera sorti de cette situation d'ici une quinzaine de jours. Mais c'est vrai que la situation est tendue partout. J'ai demandé aux hôpitaux du territoire s'ils pouvaient accueillir nos patients, et eux aussi sont surbookés.

Mais le plan blanc n'est pas une réponse X à une situation Y, la réponse varie en fonction de la situation. Il faut toujours pouvoir s'adapter à ce qu'il nous arrive, c'est ce qui est fait. Ce qui est certain, c'est que c'est épuisant pour les équipes soignantes, dès que l'activité programmée est bouleversée.

Quel message voulez-vous adresser à la population ?

Il faut toujours rappeler que la vaccination protège. Et que, si vous êtes vacciné et que vous avez la grippe, vous l'aurez moins fortement que sans le vaccin.

Pour les activités à reprogrammer après la fin du pic, le risque est que les annulations se traduisent par un certain renoncement aux soins. C'est embêtant, parce qu'on n'a pas assez de médecins dans la région. Mais les choses vont reprendre après le pic, il faut éviter ce renoncement.

Et il faut que la population suive bien les recommandations. En cas de syndrome grippal, il faut appeler son médecin généraliste, la CPTS [Communauté professionnelle territoriale de santé] s'il n'est pas disponible. Et en dernier recours le centre 15, sauf si la situation respiratoire est dramatique. Là, il faut tout de suite appeler le centre 15 ou les pompiers.

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